*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 50485 *** Note sur la transcription: Les erreurs clairement introduites par le typographe ont été corrigées. L'orthographe d'origine a été conservée et n'a pas été harmonisée. Les autres erreurs très apparentes (mots masculins en féminin et/ou le contraire), sont voulues par l'auteur. Il paraît qu'il s'agit de l'humour typiquement québécois. Petit Histoire des Grandes Rois de Angleterre PETIT HISTOIRE DES GRANDES ROIS DE ANGLETERRE PAR OUN COLONISTE DES PLUS VERIDIQUES Edition augmentée, agrandie et beaucoup additionnée [Logo] QUEBEC TYP. LAFLAMME & PROULX 1910 AVERTISSEMENT Il y a quelques années, un ami des Canadiens-français, feu M. le docteur W.-H. Drummond, de Montréal, prenait plaisir à publier, de temps à autre, dans les journaux de la métropole, des pièces rimées au cours desquelles il prêtait à de nos compatriotes français un langage formé d'un mélange d'expressions anglaises apprises, pour ainsi dire, à la volée, et de tournures françaises d'une saveur de terroir des plus prononcées. Ce rapprochement à la bonne franquette des deux idiomes de notre pays amenait, va sans dire, des situations d'un réalisme amusant, bien que parfois poussé à des limites invraisemblables. Je n'en veux donner pour exemple que les quelques vers suivants, que je tire du volume intitulé _The Habitant_, dans lequel le poète anglais a réuni ses pièces: I read on de paper mos' ev'ry day all about Jubilee An' grande procession movin' along, an' across de sea, Dat's children of Queen Victoriaw comin' from far away For tole _Madame_ w'at dey think of her, an' wishin' her _bonne santé_. An' if anyman want to know _pourquoi les Canayens_ should be dere Wit' res of de worl' for shout Hooraw an' t'row hees cap on de air, Purty quick I will tole heem the reason w'y we feel lak' de oder do. For if I'm only poor _habitant_ I'm not on de _sapré fou_. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . So de sam' as two broder we settle down, leevin' dere han' in han', Knowin' each oder, we lak' each oder, de French an' de Englishman, For it's curi's t'ing on dis worl', I'm sure you see it agen an agen Dat offen de mos' worse _ennemi_, he's comin' de bes', bes' friend. J'eus dans le temps,--c'était en 1897,--l'idée de répondre au badinage du sympathique docteur en faisant, à mon tour, parler en français un de nos compatriotes anglais; et c'est alors que parut dans certains journaux de Québec et de Montréal une pièce que j'avais intitulée: _Ode à Victoria Ire à l'occasion qu'elle joubile en Diamond_. L'accueil bienveillant qui lui fut fait m'engagea, un peu plus tard, à écrire la _Petit Histoire_ dont je me permets de présenter aujourd'hui l'édition «augmentée, agrandie et beaucoup additionnée». Puisse-t-elle être accueillie par nos compatriotes de langue anglaise avec le même esprit de bienveillance que nous apportons encore nous-mêmes à la lecture du livre humoristique de M. le docteur Drummond. Nous vivons dans un pays où la connaissance des langues anglaise et française est non seulement utile, mais d'une nécessité de tous les instants. Chacun de nous sait bien--disons-le toujours!--s'exprimer d'une manière passable dans sa langue maternelle; mais, lorsque nous nous trouvons aux prises avec l'autre langue, celle qui nous est moins familière, nous sommes plus ou moins portés à commettre des hérésies ou d'amusants quiproquos qu'un peu de réflexion, suggérée peut-être par la critique, pourrait nous faire éviter. C'est sans doute dans cet esprit que le docteur Drummond a écrit ses poèmes humoristiques, et c'est pareillement, que l'on veuille bien le croire, sans plus de méchanceté que je mets ma _Petit Histoire_ sous les yeux des lecteurs anglais. On réussit parfois à faire, au moyen d'un simple badinage de bon aloi, ce que ne saurait accomplir une démonstration sérieuse et compliquée. Ephrem CHOUINARD AVANT-PROPOS Pour bien comprenner le Histoire De ce qu'on appelle les rois, Il faut fixer dans son mémoire Certains points au nombre de trois, Savoir: tout d'abord la première; Ensouite la numero deux; Puis, enfin, vienné le dernière Qui n'est pas la moindre d'entr'eux. La roi, qu'il soit mâle ou femelle, Est oun être qui vient d'En Haut, Et, par conséquent, tout en elle Doit être trouvé bonne et beau. C'est la premier point. La deuxième, Venant ensouite du premier, C'est que, pour oun roi vilain même, Chacun doit être coutumier D'aller se jeter dans le braise Pour y rester tant qu'il est cuit, Et se considérer fort aise De s'être fait griller pour lui. La troisième est beaucoup curieuse: C'est que la roi «can do no wrong», Que ce soit dans le guerre affreuse Ou la simple jeu de _Ping-Pong_. Bien! En mettant dans votre tête Ces trois points dextrement trouvés, Vous ne jugerez rien de bête Dans les faits qui sont relevés, Sur la trône de Angleterre On vit si tant de grandes rois Qu'on ne savé plus comment faire Pour le dire assez bien des fois. Depouis la tout premier d'entr'elles Jousqu'à notre saige Edouard Sept, Tous nos monarques sontaient belles Et beaucoup grands, comme l'on sait. Dans les autres pays du monde Oh! l'on vit bien, de temps en temps, Certains rois de savoir profonde Ou possédant d'autres talents. Mais ce n'était point le coutume Et, je le dis en vérité, Trop souvent la royal costume Cachait le médiocrité. Bien, chez nous c'été différente; De rois savants et pleins d'honneur Nous avons eu souite charmante Et tout ce qui fut la meilleur. Quant aux monarques féminines, C'était aussi pareil toujiours, Et de plus vertueuses mines Jamais vit-on meilleur concours. Je ne dis pas que rois et reines N'eurent jamais de manquements, Ni que souvent par grandes haines Ils n'ont pas fait souffrir leurs gens. D'aucuns ont commis des sottises, Volé les biens de leurs voisins, Pillé les trésors des églises Et dans la sang trempé leurs mains. Quelques-uns ont battu leurs mères, Assassiné frères et soeurs; Mais, à part ces petits misères, Oh! c'était d'excellentes coeurs. Je veux vous en donner les preuves Par cette histoire en raccourci Que, dans ces vers tout à fait neuves, Je vais vous présenter ici. [Décoration] Race Saxonne [Illustration] EGBERT-LE-GRAND (827-837) Oun roi sauvaige ou chef de bande Etait Egbert probablement, Et qu'il était d'oun vertu grande Nul n'affirmerait sous serment. Issu de le race saxonne, Il été la premier garçon Qui porta l'anglaise couronne D'oune indépendante façon. On ne sait pas de lui grand chose, Ni s'il fut bon, nul ou méchant; Et, peut-être pour cette cause, On le surnomme Egbert-le-Grand. Peut-être aussi cet nom splendide Lui vienné de ce qu'oun beau jour En France d'oun pas très rapide Il dut aller faire oun séjour; Et ce fut la roi Charlemagne Qui le reçut dans sa palais[1]. Chacun sait que toujours on gagne A fréquenter les gens replets. Le puce qui pique oun princesse, Par exemple, il est plus heureux Qu'oun pauvre ciron en détresse, Dessus le peau d'oun miséreux. Charlemagne étant maggnifique, Egbert fit bien de frotter lui; Et c'est oun saige politique Qui soubsisté même aujourd'hui. Que d'êtres d'insiggnificance Atteignent la plus haut crédit, Pour avoir avec persistance Faisé la frottaige susdit! [1] Voir note à l'appendice. ETHELWOLF 836-858 ETHELBALD 858-860 ETHELBERT 860-866 ETHELRED Ier 866-871 Puis, pour trente ans le Angleterre Fut en guerre avec les Danois Qui les Anglais mettaient à terre Souvent et beaucoup à le fois. Cependant l'anglaise couronne Il ne fut pas foulée aux pieds, Mais retomba sur le personne De rois plus ou moins estropiés. Ethelwolf il vint après l'autre Dont nous avons parlé tantôt, Et fut si tant oun bon apôtre Que j'en veux dire oun petit mot. Qu'il nous suffise de comprendre Qu'oun beau jour, je ne sais trop quand, Du roi de France il devint gendre ...On s'imagine bien comment, Et que--la ciel le garde et sauve!-- La beau-père de notre roi Il s'appelait Charles-le-Chauve ...On peut bien deviner pourquoi. Reprenant la fil de l'histoire, Plus tard Ethelwolf s'en alla Faire oun voyaige méritoire A Rome, et fut si long par-là Que, dans la cours de son absence, Ethelwald, son fils, vrai coquin, Avec le plus grande indécence Prit le couronne et le fit sien. Cet garçon, après deux années, Finit son règne, par bonheur, Et l'oun de ses frères puinées, Ethelbert, fut sa successeur. De cet-lui je dis peu de chose, Attendu que je n'en sais rien. D'Ethelred encore je n'ose Risquer oun mot en mal ou bien, Si ce n'est qu'il était la frère De la monarque précédent Et que, dit-on, il fut le père Du roi fameuse Alfred-le-Grand. [Illustration] ALFRED-LE-GRAND (871-900) Dans la cours des règnes dernières Les Danois, peuple belliqueux, Causèrent beaucoup les misères Aux Saxons en allant chez eux. On se faisait la diable-à-quatre, Pillant et tuant tour à tour Et des moyens de se combattre Sans cesse cherchant, nuit et jour. Si tant qu'on ne pouvait connaître, A travers le confusion, Si la Danois était la maître Ou bien si c'était la Saxon. C'est alors que vint oun garçonne Qui portait la doux nom d'Alfred, Réclamer pour lui le couronne Transmis par son père Ethelred. Il battit à plate couture Ses très «troublesome» voisins Que certaines liens de nature Faisaient à peu près des cousins. Plus tard le famille danoise Il vainquit Alfred à son tour; Mais lui, prince habile et sournoise, En lui jouant oun fameux tour[2], Le chassa de sa territoire. Depuis, la Saxon conquérant Régna tranquille et plein de gloire Et mérita la nom de Grand, Si tant il fit au _people_ anglaise Du bien, du bien, toujiours du bien. Même, en passant, je suis fort aise De signaler comme étant sien L'institution trèsment bonne (En attendant mieux) du jury[3], Que l'on aime plus que personne Pourvu... que l'on n'y soit pas pris. Oh! ce fut oun fameux monarque Que cet mossieur Alfred-le-Grand, Et sous son oeil l'anglaise barque Il vogua toujours en avant. [2] Voir note à l'appendice. [3] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD Ier L'ANCIEN (900-925) Cet Edouard s'appelé l'Ancienne Pour ne pas confusionner Avec oun autre qui s'amène, Plus loin, du nom d'Edouard Premier. Cet-lui qu'ici je vous mentionne Il était fils d'Alfred-le-Grand, Et sur son tête le couronne Il eut oun lustre flamboyant, Sinon autant que pour son père, Du moins, assez pour sa bonheur. Il pratiqua souvent le guerre --Car il était fin batailleur,-- Et vainquit sa cousin germaine[4] Qui cherchait à le détrôner, Ainsi que d'autres qui, sans gêne, Voulaient sa pays gouverner. Puis, aimant d'oune amitié vive La roi de France, Charles Trois[5], Il lui donna son fille Ogive, Bonne et charmant tout à la fois. On dit aussi que cet bon prince, Pour les sciences très porté, Fonda--bienfait qui n'est pas mince,-- La Cambridge université. [4] Voir note à l'appendice. [5] Voir note à l'appendice. ATHELSTAN (925-941) De cet-lui-là l'histoire nette Pouvé se dire en quelques mots; Mais nous n'avons de son binette Point de traits ni petits ni gros. Pour d'autres encor qui font suite J'ai le même embarrassement, N'ayant que leur seule conduite Pour les rappeler oun moment; Et j'en suis chagrin à l'extrême, Car quelques-uns, sans contredit, Furent de ces princes qu'on aime Parmi tant d'autres qu'on maudit. Athelstan était fils de l'autre Qui s'appelait Edouard Premier. Il vécut comme oun bon apôtre, De vertus étant coutumier, Et ne se mettant en colère Pour bien gouverner son maison Que lorsque l'on voulait lui faire Du tintouin sans bonne raison. Oh!... ce fut oun grande monarque, Sans doute, et beaucoup très pouissant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il... a dû filer en avant. EDMOND I (941-946) C'est oun frère du précédente, Mais il ne régna que cinq ans; Car, malgré qu'il fut très proudente, Oun assassin... le mit dedans. Le chose vous est bien égale, Mais il paraît que c'est cet roi Qui mit le peine capitale, En Angleterre, dans le loi. Bien! il eût fait oun grand monarque S'il avait vivé plus longtemps, Et... sous son oeil l'anglaise barque Eût bousculé les ouragans. EDRED (946-955) Edred était oun autre frère De cet-là que l'on vient de voir. Et pour neuf ans le Angleterre Sur sa trône il le fit asseoir. Et... ce fut oun grande monarque, --Là-dessus je dois insister,-- Et, sous son oeil, l'anglaise barque Il... ne pouvé pas s'arrêter. EDWY (955-957) Il était fils d'Edmond Première Et ne fut roi que pour deux ans, En essuyant dans son carrière Les choses les plus déplaisants. Il s'attira, dit-on, le haine De ses barons et du clergé: Doublement lourd et cruel chaîne Qu'à son col il s'était forgé! Oun grand moitié de sa royaume Bientôt il perdit sans retour; Puis les malheurs sur cet pauvre homme Semblant s'acharner chaque jour, Pour je ne sais trop quel caprice Son femme du nom d'Elgiva Fut condamnée à la supplice, Et cette perte l'acheva. Bien! oun traitement de la sorte Il devait le toucher oun brin, Et c'est pour cela qu'il est morte, Bientôt après, dans la chagrin. EDGARD, LE PACIFIQUE (957-975) Edgard, surnommé Pacifique, (Probablement pour son douceur), D'Edwy, son frère impolitique, Devint alors la successeur; Et, comme il n'était pas de taille A faire mentir sa surnom, Il ne commetté le bataille Jamais sans excellent raison. D'abord, il s'en va dans l'Ecosse Livrer trois ou quatre combats, Puis chez les Irlandais, qu'il rosse Et met complètement à bas. Ensouite il faisé sa possible Pour sa peuple civiliser, _Well!_... ce qui dut être pénible Assez qu'il ne put s'amuser. On dit qu'oune Anglaise jolie Qui portait la nom d'Elfrida Le mit en si grande folie Que pour femme il la demanda. Mais le porteur de sa messaige, Ayant conçu même appétit, Trouva qu'il était beaucoup saige De garder le femme pour lui. Le roi fut en si grand colère A cet trompaige audacieux Qu'il poignarda le pauvre hère Et prit son veuve d'autant mieux. Dans cet événement tragique La monarque outragé, je crois, S'il n'eût pas été... Pacifique, Aurait occis l'autre deux fois. _Well! Well!_ Cet petit incidence Il n'est devant vous mentionné Que pour expliquer l'occurrence Pourquoi si tant fut malmené La roi suivant dans notre liste, Et pourquoi plus loin je vous dis Que, depuis cet temps, il existe Oun saint de plus au paradis. Edgard n'en fut pas moins monarque Très tendre et beaucoup avenant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il prit oun grand _sheer_ en avant. EDOUARD II, LE MARTYR (975-978) Après qu'Edgard fut mis en terre, Edouard, son fils, lui succéda; Mais il avait pour belle-mère La susmentionnée Elfrida Qui, voulant avoir sur la trône Sa propre fils plutôt qu'Edouard, Mena du dernier le personne Dans oun affreuse traquenard. Il partit un jour pour le chasse Et n'en revint que... décédé; D'Elfrida, dit-on, l'âme basse En avait ainsi décidé. Cet monarque si jeune et belle Au ciel mettait tout sa désir, Et c'est le raison pour laquelle Il est saint Edouard-le-Martyr ETHELRED II (978-1016) La fils de l'affreux belle-mère Alors régna trente-huit ans, Presque toujours étant en guerre Avec les danois habitants, Entre Suénon, roi danoise, Et lui, sans mesure ni frein Constamment on se cherchait noise A propos de tout et de rien. Si tant que la monarque anglaise De son trône un jour fut chassé, Et ne put reprendre son aise Qu'après que l'autre eut trépassé. Enfin, pour terminer l'affaire, De Suénon la successeur Ayant repris le Angleterre, Ethelred mourut de douleur. Rois Saxons et rois Danois [Illustration] CANUT-LE-GRAND (1016-1036) Tenez! voici la roi danoise Qui s'appelé Canut-le-Grand, Non pas qu'il fut long d'une toise, Mais oun roi vraiment conquérant. Il partagea d'abord la trône Avec la fils d'Ethelred Deux[6]; Et, pour que l'anglaise couronne Restât longtemps sur ses cheveux, Il épousa même son veuve Et s'en fit comme oun paravent, Procédé qui n'été pas neuve, Mais réussit encor souvent. Si tant qu'il fit naître l'usaige Parmi les gens des deux pays D'entremêler par mariaige Et devenir de bons amis. Bien! si cet acte souveraine Est cause qu'aujourd'hui chez nous Nous avons le plus meilleur reine Et, certes, la plus beau de tous[8], Je te bénis de tout mon être, Canut, pour cette oeuvre important, Et suis prêt à le reconnaître, Tu mérites la nom de Grand. [6] Voir note à l'appendice. [8] Voir note à l'appendice. [Illustration] HAROLD I (1036-1039) En mourant, la pouissant monarque A ses deux fils laissa ses droits, Canut ayant la Danemarke, Et l'autre, Harold, la trône anglois. Mais bientôt entre les deux frères S'éleva le dissension, Canut voulant avoir entières Les deux couronnes sur son front. Pauvre Harold fit tout diligence Pour résister à l'attentat; Mais la bon droit a maigre chance Auprès d'oun esprit scélérat. Il advint donc que les deux frères Etant près d'en venir aux mains, Harold mourut dans... les misères Et sans doute aussi les chagrins. CANUT III ou HARDI-CANUT (1039-1041) Oh! c'était oun méchant garçonne, Avare, hautain, fourbe et cruel, Ne respectant jamais personne, Ne craignant ni diable ni ciel. Si tant que point je ne regrette De n'avoir pas ici ses traits: D'oun tel animal le binette On aime bien mieux loin que près. Lorsque mourut Harold, son frère, Cet prince il était si content Que sur son corps il osa faire Comme oune danse d'habitant, Trépignant de joie indiscrète Et projetant partout dans l'air Des cris de sauvaige en goguette Ou de chacal à sa dessert. Trois ans plus tard il était morte A son tour et mis en lieu frais. Tant mieux! que la diable l'emporte, Et qu'on n'en parle plus jamais! [Illustration] EDOUARD-LE-CONFESSEUR (1041-1066) Voulez-vous d'oun vrai grand monarque? Eh bien! cet-lui-là regardez! Sa règne il fit brillante marque Parmi ceux des rois décédés. Fils d'Ethelred dont tout à l'heure On a rappelé quelques faits, Il fit tout pour rendre meilleure Le grand nation des Anglais. Il était trèsment maggnifique, Tendre pour les déshérités, Et souvent d'oun mot pacifique Il tranchait maints difficultés. Il vécut toujours sans folie, Toujours du ciel favorisé, Et, quoiqu'il eût femme jolie, Il... fut plus tard canonisé. HAROLD II (1066-....) Beau-frère de la précédente, Cet-lui-ci ne fit que passer; Car Guillaume-la-Conquérante Bien vite il le fit trépasser. Race Normande [Illustration] GUILLAUME I, LE BATARD, LE CONQUERANT (1066-1087) L'oun des princes les plus guerrières Fut Guillaume la Conquérant, Qui cogna plus d'anglais derrières Que jamais roi danois ou franc. Son père était Robert-la-Diable, Et son mère probablement Etait quelque chose d'aimable, Comme l'on dit, à l'avenant. Dans tous les cas, on nous assure Qu'il était oun fils naturel, Ce qui rend la travail bien dure Pour trouver son mère réel. De la pays de Normandie Il était maître; mais, oun jour, Pour voir sa royaume agrandie Il médita quelque bon tour. Se dit-il, si de l'Angleterre La roi je pouvais devenir, Oh! mon gloire il serait si claire Que rien ne le pourrait ternir. Alors il leva des armées Et se rua sur les Anglais Dont les bandes, fort alarmées, Fuyaient comme des feux follets[9]. Si tant qu'à la fin son pouissance Il était la maître de tout, Tandis que l'anglais suffisance Il était rendu presque à bout. Sur la trône monta Guillaume Qui s'y maintint plus de vingt ans. Oh! c'était oun très habile homme, Possédant beaucoup des talents. On dit qu'il fut cruel et fourbe Et quelque peu vindicatif; Mais, bah! pour gouverner le tourbe Ne faut-il pas être oun peu vif?... D'abord, il prit pour son usaige Les biens d'oun grand nombre de gens, Et composa son entouraige Presque uniquement de Normands. Puis il bâtit le Tour de Londre, Oun tas d'effroyables prisons Où, par le suite, on vit se fondre Tant de chefs d'illustres maisons. Pour finir, on en conte oun bonne Qui, tout d'abord insiggnifiant, Fait voir qu'aux alentours d'oun trône Tout il devient mirobolant. En sus de la vaste domaine Dont il avait le royauté, Guillaum possédait oun bedaine Encor plus plein de majesté. Ce qui fit dire au roi de France, Alors Philippe la Premier: --Cousin Guillaume a plus de panse Que jamais il n'eût de penser.-- Cet mot mit Guillaume en colère, Si tant qu'en France traversé Dans la but de tout mettre à terre, Par oun archer il fut blessé, Et mourut dans le Normandie, Très lâchement abandonné Par ses trois fils--race jolie-- Auxquels il avait tant donné. [9] Voir note à l'appendice. [Illustration] GUILLAUME II, LE ROUX (1087-1100) C'est oun des fils du grand Guillaume Qui, nous dit-on, en avait trois, Dont l'oun vécut comme oun pauvre homme, Et les autres devinrent rois. De la premier, Robert Courte-Heuse[10], Très peu de chose il faut conter, Sinon que, toujiours malchanceuse, Sur la trône il ne put monter. Quant à Guillaume, il fut peut-être Oun assez singulier garçon, Ayant parfois des goûts de traître, De cruel ou bien de fripon. Sa poil de le couleur carotte L'avait fait surnommé «le Roux»; Malheur à cet-lui qui s'y frotte Oun moment qu'il est en courroux! Si tant qu'il eut oun suffisance De plus ou moins laids compromis Et, pour bien dire, oune existence Veuf de toute espèce d'amis. Tout de même, il... fut oun monarque, Disons, très noble et complaisant; Et... vous savez, l'anglaise barque Sous son oeil marcha de l'avant. [10] Voir note à l'appendice. [Illustration] HENRI I, dit BEAUCLERC (1100-1135) Bien! Voici Henri la Première, Troisième fils du Conquérant Et puis, par conséquent, la frère De la Guillaume précédent. C'est bien lui. Je vous le réplique Afin que, peut-être distrait, Pour cet-là d'oun singe d'Afrique Vous n'alliez prendre sa portrait. Comme il était beaucoup savante, On l'appelait Henri Beauclerc, Ce qui semble très impioudente, Puisqu'il n'était ni beau ni... clair. Il eut avec Robert, son frère, D'abord de sanglants démêlés Au cours de lesquels cet dernière Il fut toujiours des mieux volés. Pauvre Robert, nommé Courte-Heuse, Pourtant chef d'oun si grand maison, Tant de plus en plus malheureuse, Finit ses jours dans oun prison. Puis, de cet frère malhabile Ayant débarrassé son dos, Henri battit à Brenneville La roi français Louis le Gros. Comme on voit, c'est oun grand monarque Que cet premier des rois Henris, Et, monté sur l'anglaise barque, Il a dû prendre bien des ris. [Illustration] ETIENNE DE BLOIS (1135-1154)[11] D'oun fille de la Conquérante La fils alors il usurpa. Usurper semble acte méchante; Mais nul remords ne l'occupa. Car, si pour toute autre personne C'est mal de voler oun chapon, Pour oun prince tâter oun trône Oh! c'est considéré très bon. Son acte est toujiours légitime Pourvu qu'il remporte son point, Et ne devient jamais oun crime Que lorsqu'il ne réussit point. Etienne donc, à le sourdine, La trône il prit sans barguigner, Au détriment de son cousine Mathilde qui devait régner. Fille du roi Henri Première Que je viens de vous présenter, Ce Mathilde était l'héritière Qui devait la sceptre porter. Bien! Etienne il est oun monarque Qu'il faut très beaucoup admirer, Puisque avec lui l'anglaise barque Il ne pouvé pas... chavirer. [11] Voir note à l'appendice. Plantagenets [Illustration] HENRI II (1154-1189) C'été la fils de ce princesse Mathilde, dont on a conté Qu'Etienne avait avec prestesse Accaparé le royauté, Et la fruit de sa mariaige Avec Geoffroy Plantagenet, Non pas oun petit personnaige, Mais duc d'Anjou, pour parler net. Henri vivait avec son père En ressentant oun grand ennui De voir sa troue d'Angleterre Tenu si longtemps loin de lui; Et toujiours refoulant ses larmes Tant qu'il pouvait dans sa gosier, De le grand science des armes Il fit l'apprentissaige entier. Si tant qu'à cet jeu dangereuse Il se faisait fort remarquer Déjà comme oun lutteur fameuse, Lorsqu'Etienne vint à claquer. Enfin, Henri prit le couronne Dont si jeune il était sevré Et le trouva beaucoup très bonne Après qu'il s'en vit assuré. D'Eléonore de Guyenne, Que Louis Sept, étique époux, Venait d'abandonner sans peine[12], Il s'était mis à les genoux; Si tant qu'avec son héritance Il posséda, tout à le fois, Presque le moitié de le France Et sa propre pays anglois. Il fit très beaucoup des conquêtes, Avec ses voisins se battit Et gagna victoires complètes Autant qu'il en eut appétit. Mais, tout en paraissant gentille, Sa règne il fut bien attristé Par des querelles de famille A propos d'oun fils révolté. Cet fils--nommons-la tout de suite,-- Etait Richard Coeur de Lion. Nons faut-il blâmer son conduite?... Tout la monde est d'avis que non. C'est encor Henri la Deuxième Qui de Becket versa la sang Ou fit verser, à l'autel même, Par quatre officiers de haut rang, Crime qui tant fâcha l'Eglise Que, pour rentrer dans sa giron, Il se fit fouetter en chemise Par plusieurs moines formant rond. Puis, de la pauvre Rosamonde La tant pathétique récit[13] Qu'il fait encor pleurer la monde.... Enfin, tout dans cet règne-ci, Jusqu'à le mort du grand monarque, Il est vraiment très émouvant, Bien que toujiours... l'anglaise barque Il fît bonne route en avant. [12] Voir note à l'appendice. [13] Voir note à l'appendice. [Illustration] RICHARD I, COEUR DE LION. (1189-1199) En se révoltant de le sorte Richard fit mal, cela s'entend. Mais, pour moi, la diable m'emporte Si je n'en aurais fait autant[14]. D'ailleurs, l'affaire est triste et noire, Dénotant des esprits pervers, Et les détails de ce histoire Ne pouvé pas s'écrire en vers. Quand la bonhomme il fut éteinte, Pauvre Richard il devint roi; Puis il s'en fut en Terre-Sainte Pour oun peu ranimer son foi. Là-bas il se couvrit de gloire, Tua des Turcs autant qu'il put, Courut de victoire en victoire Et jamais ne manqua son but. Peut-être encourt-il le censure Pour avoir eu des goûts trop vifs, Comme lorsqu'il fit, on assure, Egorger cinq mille captifs. Mais pendant que les Infidèles Sous le pesanteur de son bras Voyaient des milliers de chandelles Et s'effondraient par grandes tas[15], Richard il reçut d'Angleterre Oun avis que sa frère Jean --Cet-là qui s'appelait Sans Terre-- Il s'était fait nommer régent. Richard, la coeur plein d'amertume, Vers chez lui partit vitement, Désirant, selon son coutume, Y sortir sa ressentiment. Mais, passant à travers l'Autriche Pour dans sa pays revenir, La duc, par oun procédé chiche[16], En prison le fit retenir. Bien! oun garçon de cet calibre Ne se retienné pas longtemps; Si tant que bientôt il fut libre Et prit son vol à travers champs. On dit que Blondel, la trouvère, Lequel suivait Coeur de Lion, En lui chantant d'oune voix claire Favorisa l'évasion. Bref, ayant repris son couronne, Encore il régna quelques ans, Jamais ne pliant à personne Et ferraillant de temps en temps[17]. Car c'était oun fier batailleuse Que cet Richard Coeur de Lion. Il avait oun bras merveilleuse Qui tapait comme oun vrai pilon; Et quand du bout de son épée Il touchait Turc ou Moricaud, Cet dernière était tant coupée Qu'on n'en trouvait plus oun morceau. Oh!... c'était oun pouissant monarque, Très douce et tioujours complaisant, Et, sous son oeil, l'anglaise barque Il... dépassait presque le vent. [14] Voir note à l'appendice. [15] Voir note à l'appendice. [16] Voir note à l'appendice. [17] Voir note à l'appendice. [Illustration] JEAN SANS-TERRE (1199-1216) A le mort de Richard, son frère, Jean, qui l'avait déjà tenté, Put mettre sur son tête altière Le couronne tant convoité. C'était oun prince très hautaine, Menteur et beaucoup querelleur, Et dont le vie il fut très pleine De ce qui n'est pas la meilleur. On dit qu'il fut assez barbare Pour tuer sa frère Geoffroi; Mais, bah! oun tel fait n'est ni rare Ni condamnable chez oun roi. Enfin, lui-même il eut son heure Pour descendre dans la tombeau, Et... c'été le place meilleur Pour bien garder oun tel crapaud[18]. [18] Voir note à l'appendice. [Illustration] HENRI III (1216-1272) Henri Trois, fils de Jean Sans Terre, A peine à l'âge de neuf ans Il était roi de Angleterre Et des pays environnants. Il eut maints démêlés en France, Comme en avaient eu ses aïeux; Mais il paraît que son vaillance Il ne fut pas beaucoup chanceux. Louis Neuf, la pieux monarque, Au moment d'en venir aux mains, Lui dit un jour:--Petiot, rembarque Ou je te fais casser les reins.-- Devant cet langaige énergique L'anglais monarque eut si tant peur Qu'on dit qu'il... avala son chique Pour se remettre oun peu la coeur. Est-ce cela qui, par le suite, Lui fit tout croire et tout oser? Je ne le sais; mais son conduite Nous amène à le supposer. Il fit le guerre à droite, à gauche, Et tant de coups voulut porter Que c'était comme le débauche D'oun gars qui ne peut s'arrêter. Saint Louis le battit à Saintes Et puis encore à Taillebourg; Si tant que d'entendre ses plaintes La ciel il dut devenir sourd. _All right!_ Plus tard il devint saige[19], Et c'est oun grand plaisir de voir Qu'il n'est pas morte de la raige Après tant d'efforts pour l'avoir. [19] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD I (1272-1307) Dedans le grand famille anglaise Il est tant d'éléments divers Que, pour étudier son genèse, Parfois on est tout à l'envers. Ainsi l'on voit en autre paige Trois Edouard tour à tour passer. Bien! il faut la numérotaige Des Edouard tout recommencer. Cet-lui-là qu'ici je présente Il était de race normand; Mais le famille précédente Il était saxon... seulement, Vous avez compris, je l'espère, Sans que je fasse plus de frais; Sinon... c'été mieux de me taire, Car vous ne comprendrez jamais. Bien! cet nouvel Edouard Première Il était la fils d'Henri Trois, Et d'abord pour aider son père Il se battit plus d'oune fois. Ensouite, ayant pris le couronne, Il régna des plus saigement Et fut pour sa peuple oun garçonne Dont on peut faire compliment. Il battit Wallace en Ecosse Et s'en fit rosser à son tour, Puis lui fit prendre oun nouveau dose Et le mena droit à la Tour[20]. Il conquit la pays de Galles, Et c'été depuis cet jour-là Que tous les héritiers royales «Princes de Galle» on appela. Edouard fit quelques injustices Et fut parfois fourbe et menteur; Mais ce sont là petits caprices Dont maints grands se font oun honneur. [20] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD II (1307-1327) C'est la fils de la précédente Et je n'en dirai pas très long; Car il eut oun vie écoeurante, Si tant qu'il était polisson. Contre l'Ecosse faisant guerre, Il faillit y perdre ses os; Robert Bruce le mit à terre, Comme on dit, en criant: _Ciseaux!_ Puis, retournant à les orgies Pour quoi pauvre Edouard semblait né, C'est dans la cours de ses folies Qu'il fut oun jour assassiné, De quel sauvaige, affreux manière, Certes, je ne vous dirai pas... Oh! non, ni pour or ni prière Je n'oserais... Quel triste cas! Non, je ne puis... Bien, c'est oun tige De fer qu'on fit rougir à blanc... Jamais je ne saurais, vous dis-je... On le tenait solidement, Et deux bandits... Fait désolante!... Nommés Mautravers et Gournay Lui poussèrent la fer brûlante... _Well!_... _Well!_... ailleurs que dans la nez. Ajoutons pour finir la thème, Le fait, non des moins singuliers, Qu'oun frère de la roi lui-même Etait la chef des meurtriers. [Illustration] EDOUARD III (1327-1377) C'été la fils de cet dernière. A peine était-il couronné Que les meurtriers de son père Il chercha, comme oun fils bien né. Mais, fait bien triste et lamentable, De cet crime qu'il pleurait tant Son propre mère était coupable Avec Mortimer, son amant. Il fit du haut d'oune potence A cet dernier faire la saut, Et se contenta, par clémence, De mettre son mère au cachot. Dans oun cachot mettre son mère, Direz-vous, c'est agir en chien. _Just so_; mais.... point de commentaire: Ce qu'oun roi fait est toujiours bien. Edouard prit le terre écossaise Que son père il avait perdu; Puis, dans la royaume française Etant ensouite descendu Pour en disputer le couronne Au roi Philippe de Valois, Il faisé, lui-même en personne, Courber Calais dessous ses lois, Remportant le fameux victoire Sur cet prince, auprès de Crécy. Oun peu plus tard, la prince Noire, Son fils, très fort guerrier aussi, Gagna ce que depuis l'on nomme Le grand bataille de Poitiers, Où la roi Jean, pauvre bonhomme, Fut au nombre des prisonniers. Pourtant, Charles Cinq dit le Saige, Successeur de cet même Jean, Il fit baisser la caquetaige Du britannique conquérant. Depuis, cet dernier fut tranquille Et vécut pour beaucoup des ans, Sachant faire oun travail utile Chaque fois qu'il en était temps; Protégeant lettres et finance, Industrie, Ecole d'Oxford[21]; Bâtissant la palais immense Qui s'appelle Château-Windsor, Et créant l'Ordre mirifique De la Jarretière, par quoi Cet-lui sur laquel il s'applique Devient presque égal à la roi. Enfin, il fut... oun grand monarque, Bon père et fils affectueux, Et sous son oeil l'anglaise barque Il naviguait toujiours très mieux. [21] Voir note à l'appendice. [Illustration] RICHARD II (1377-1399) Petit-fils du roi précédente Et fils du fameux Prince Noir, Cet Richard n'était pas méchante, Mais ni très bon, comme on va voir. Il se plaisait dans le mollesse, Ne songeant qu'à se bien nourrir, Et laissait tout dans le détresse Pour se livrer à la plaisir. Avec cela faible à l'extrême, Confiant tout à sa cousin Qui, très fier, gouvernait lui-même En méditant oun coup vilain. Oun jour, cet-lui-ci le fit prendre Et dans oun prison confiner, Où bientôt l'âme il lui fit rendre Pour pouvoir à son tour régner. Afin de comprenner le suite De l'histoire des rois anglais, Il faut sur la prince susdite Donner certains détails complets; Et c'été le meilleur des choses Qu'on pouvé faire pour, plus tard, Dessus le Guerre des Deux Roses Oun peu dissiper la brouillard. Lorsque Richard prit le couronne, Ayant à peine onze ans sonnés, On mit auprès de son personne Ses trois oncles, gens raisonnés Et pleins de bonne expérience, Pour former comme oun magister Ou, si l'on préfère, oun régence: C'était York, Lancastre et Gloster. _Well! Well!_ Maintenant si j'encastre Dans ma récit que la cousin Ci-haut était fils de Lancastre... Vous n'avez plus besoin de rien. [Illustration] HENRI IV[22] (1399-1413) C'est cet cousin dont tout à l'heure On a vu la premier exploit. Comme il disait: c'était son heure De régner; donc, c'était son droit. Quand oun gars a mis dans son tête Qu'il a cet curieuse attribut, Justice, honneur, rien ne l'arrête, Il faut qu'il atteigne son but; Et le chose est encor plus triste Quand on voit certains grandes gens Suivre l'ambitieux à la piste Pour appuyer ses errements. C'est bien là ce qui de Lancastre Fit le fortune de hasard, En précipitant la désastre De cet imbécile Richard. En tout cas, mossieu Henri Quatre Il ne fut pas des plus fameux. Tour à tour brutal et folâtre, Fourbe, cruel et vaniteux, Il fit si tant des injustices Et mécontenta tant de gens, Que tous, lassés de ses caprices, Le haïssaient sur tous les sens. Enfin, qu'il était oun roi piètre Tout la monde semble d'accord Et... se fait plaisir de connaître Qu'il est depuis longtemps bien mort. [22] Voir note à l'appendice. [Illustration] HENRI V (1413-1422) Pour être la fils d'oun tel sire Que cet-lui-là nommé plus haut, Henri Cinq ne fut pas trop pire Et vécut assez comme il faut. Cependant il ne faut pas croire Qu'il était oun ange du ciel. Oh! non; les paiges de l'Histoire Ne nous apprené rien de tel. En France il continua le guerre Que son père avait entrepris[23], Et se donna grande misère Pour garder ce qu'il avait pris. A porter le français couronne Alors on avait appelé Charles Six, étrange personne Dont le tête il était fêlé. Son femme, Isabeau de Bavière Par oune infâme trahison[24] Elle livra le France entière A la monarque anglo-saxon. _Well! Well!_ nous verrons dans le suite Ce qu'il advint de tout cela Quand le France, bien mieux conduite, Encor grande se révéla... Mais, pour la présent, peu n'importe Ce qu'advint du monarque anglais: Il est très certain qu'il est morte... Après cela, rien je n'en sais. [23] Voir note à l'appendice. [24] Voir note à l'appendice. [Illustration] HENRI VI (1422-1461) La fils du roi Henri Cinquième Il n'était vieil que de huit mois Quand il ceignit la diadème Anglais et français à le fois. Car, depuis quelque temps, le France Presque entier il était soumis, Et de l'anglaise dépendance Il n'était pas encor remis. Plus tard, levant son oriflamme, L'anglais monarque il put entrer Dans Paris même, à Notre-Dame, Et, pompeux, s'y faire sacrer... Bah! très souvent, par invective, Bien des gens s'en font faire autant Sans que leur pouvoir digestive S'en affecte la moindrement. Henri, d'oun race si tant fière, N'était pas oun génie extra; Peut-être en aurait-on pu faire Oun très honneste magistrat. Mais roi d'Angleterre et de France, Ah, fichtre! c'est oun dur métier, Exigeant plus la connaissance Que pour compolser oun dossier. N'importe! Il eut assez d'adresse --Et ce fut pour lui très heureux,-- Qu'il put épouser oun princesse[25] Ayant de l'esprit pour les deux. Il voulut, tout d'abord, en France Garder ce qui lui fut donné; Mais des Anglais l'ancien pouissance Il devint tout ratatiné. C'est cet Henri dont les armées Partout répandant les terreurs, Furent si tant bien abîmées Par la _maiden_ de Vaucouleurs. Devant la bras si redoutable De la pieuse Jeanne Darc L'Anglais courait comme la diable Ou comme oun mouton dans oun parc. Peut-être courrait-il encore Si, dans oun guet-apens surpris Par des alliés de Bedfore, Pauvre Jeannot n'eût été pris Et remis aux mains exécrables D'oun gars... portant nom d'animal Que devant les gens respectables De mentionner il serait mal. Elle était oun fille très saige, Conduite par la doigt de Dieu; Mais cet gueux, triplement sauvaige, Il la fit périr dans la feu. Depuis cette aventure inique Jeanne il est partout admiré; Mais la tribunal tyrannique Qui l'a jugée est exécré. Notre Henri Six en Angleterre, A peu près dans la même temps, Il ne savé plus comment faire Pour répondre à les mécontents. Les maisons d'York et de Lancastre Alors commençaient à lutter, Et préparaient la grand désastre Qui tant de sang devait coûter; Car, parmi tous les affreux choses Qui désolèrent les humains, Je crois le Guerre des Deux Roses Il été l'oun des plus vilains. D'abord Henri, cet imbécile, Il se fit battre à Saint-Alban Par Warwick, capitaine habile Et quelque peu d'oun prétendant. Mais bientôt le reine lui-même Prenant parti pour son mari, Battit comme oun oeuf de carême Cet-là qui l'avait conquéri. L'an suivant, oun autre défaite Mit encor Henri Six à bas; Alors il dut, courbant le tête, Vers le prison tourner ses pas. Dans le Tour, pour six longs années Probablement qu'il s'ennuyait, Quand Warwick, maître-ès-destinées, A la trône il le renvoyait; Procédé bien étrange, en somme, Et si tant curieuse à la fois Que, depuis lors, Warwick on nomme «Faiseur et défaiseur de rois.» Enfin, par la prince Edouard Quatre, Oun fils de la Yorkais maison, Pauvre Henri se fit encor battre Et refourrer dans le prison Où, cinq ans plus tard... il est morte... Peut-être cet dernier malheur Peut s'expliquer de meilleur sorte Par... Edouard, la compétiteur. [25] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD IV (1461-1483) Edouard, de le maison yorkaise, Etait oun fort joli garçon, Ce qui pour en être oun mauvaise N'est, certes, pas oune raison. Nous avons vu comment cet homme Il parvint à roi devenir; Bien! son histoire il est, en somme, Pas de très bonne souvenir. Toujiours il ne fit que batailles Même avec ses meilleurs amis, Multipliant impôts et tailles, Croyant que tout lui fût permis. De Lancastre, maison rivale, Il chercha la malheur en tout, Affectant sa pouvoir royale A le poursuivre jusqu'au bout. Mais ce n'est pas là tout encore Qu'il s'arrêta dans son chemin; Il eut comme oun soif qui dévore De répandre la sang humain. Il avait avec lui deux frères: L'un Clarence, et l'autre Richard, Cet-lui-ci des meilleurs guerrières, Et cet-lui-là fameux pochard. Un jour, au malheureux Clarence, Gardé par son ordre en prison, Edouard fit mettre en son présence Oun grand tonneau de vin, dit-on. Puis... on trouva le pauvre hère Noyé... du coup qu'il avala... Bien! on ne dit pas que son frère Il pleura beaucoup pour cela. Ayant emprisonné le femme De la défunt roi Henri Six, Edouard, le vengeance dans l'âme, Encore assassina son fils. On verra bientôt par le suite Que cet attentat odieux, Infâme et lâche il fut bien vite Rétribué jusqu'au plus creux. Au roi de France il chercha noise[26]; Mais Louis Onze eut vite alors, Avec sa petit air sournoise, Mit la fougueux saxon dehors. Enfin, croyant voir son pouissance Montée au gré de ses désirs, Il se mit à faire bombance Et se jeta dans les plaisirs. Il mourut d'étrange manière, Et... je vous ferai remarquer Que sans doute Richard, son frère, Mieux qu'oun autre... peut l'expliquer. [26] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD V (1488-....) C'est la fils de la précédente. Pauvre enfant! Son oncle Richard Voulut être nommé Régente Et le tenir sous sa regard... La prince--ô destinée amère!-- Régna deux mois... dans oun prison Avec Richard, sa petit frère, Qu'on lui donna pour compaignon. Puis, sur les ordres du Régente, Cet criminel audacieux Que le soif de régner tourmente, A mort ils furent mis tous deux[27]. [27] Voir note à l'appendice. [Illustration] RICHARD III (1483-1485) C'est lui, l'infâme meurtrière De son frère et de ses neveux, Qui, dans l'art triste de mal faire Surpassa toutes ses aïeux. Cet homme monté sur la trône Après s'être couvré de sang, Jamais dans les yeux de personne Ne fut autre qu'oun grand tyran. Il avait l'âme vile et noire, La coeur de vices saturé, Et dans la monde son mémoire Il fut toujiours très exécré. D'être reconnu pour oun diable C'est déjà beaucoup assez mal; Mais, vrai, c'est trop abominable Que d'être oun pareil animal. Bien! Ecoute, Richard, écoute! Vivant je t'aurais craint, bandit; Mais puisque ta mort ne fait doute, Je n'ai point peur: donc sois maudit! Famille Tudor [Illustration] HENRI VII (1485-1509) D'aucuns font le maison présente Remonter à... Confucius. Moi, je trouvé plus évidente Qu'il commence à... Tu dors, Brutus! (Vite, que la lecteur oublie Cet exécrable calembour! Autrement, ce petit folie Pourrait marquer ma dernier jour.) _Well, then!_ la premier de ce race Qui monta sur la trône anglais Il ne fut pas oun gars bonasse, Mais oun prince des plus discrets. Descendant d'Edouard la Troisième Par le branche Lancastrien, Son bon droit à la diadème N'était pas reconnu très bien. Richard, dans sa courroux amère, Disait que sa compétiteur Etait «bâtard de père et mère, Bien que ce fût sa seul malheur.» Bah! quand on veut manger du trône Et que son droit il est petit, Oun tel raison n'est pas si bonne Qu'il doive couper l'appétit. Notre homme à Richard fit le guerre, Le tua de son propre main[28], Puis bientôt sur son front altière Brilla la signe souverain. Du monde alors les grandes causes On approfondissait, oui-da! Et sous cet règne, entr'autres choses, Fut découvert la Canada. On dit qu'Henri Sept fut avare Et qu'il amassa de l'argent Assez pour remplir oune mare Ou fréter oun gros bâtiment. Hum!... En cet temps-là, je présume, De même qu'aujourd'hui chez nous, Du métal oun gros apostume Devait rencontrer tous les goûts; Et l'on peut bien se faire imaige Que la prince dont nous parlons Dut avoir, pour lui rendre hommaige, Nombre d'amis dans ses salons. Bien!... Disons qu'il fut oun monarque Prodigue... et beaucoup complaisant Et que sous lui l'anglaise barque Il marcha beaucoup en avant! [28] Voir note à l'appendice. [Illustration] HENRI VIII (1509-1547) Cet gros-là, c'est Henri Huitième, Prince savant, rempli de soin, Ami fidèle et charmant même Pourvu qu'on s'en tînt... assez loin. _To begin with_, il fit le guerre A Louis Douze des Français Pour je ne sais trop quelle affaire; Mais bientôt il conclut le paix En donnant à la vieil monarque Son soeur Marie en conjungo, Ce qui tioujours il fut la marque D'oun coeur valant oun vrai lingot. Ajoutons que cette Marie[29] Au bout d'oun an il était veuf, Et, par nouvelle épouserie, --Ce qui partout n'est rien de neuf,-- Il devint, comme à l'ordinaire Et dans la délai consacré, Mère de celle qui fut mère De la pauvrette Jeanne Grey. Bien! De cet-lui-ci tout à l'heure On verra l'histoire attristant. Ne croyez pas qu'en son demeure Alors Henri resta content. En cet temps-là dessus le terre Régnaient trois rois grands à l'excès: C'était Henri dans l'Angleterre, François Premier chez les Français, Et puis l'empereur d'Allemaigne, Charles-Quint de sa petit nom, Qui pouvait en faisant campaigne Passer son vie, oh! tout du long; Tous trois de vaste intelligence, Se jurant oun accord bien doux Et, par mesure de proudence[30], S'épiant toujiours en-dessous... Mais passons! Car vouloir tout dire Sur cet _triplet_ intéressant Exigerait oun travail pire Que pour en calomnier cent. En poursuivant d'Henri l'histoire, De ses femmes il faut parler, Et c'est oun soujet, veuillez croire, Difficile à rafistoler. D'abord, Henri pour son compaigne Eut Catherine d'Aragon, Tante de Charles d'Allemaigne, Et de vertus vrai parangon. Pour je ne sais trop quel caprice Qu'ont parfois, dit-on, les grands rois, Après quinze ans de cet cilice Il voulut faire oun nouvel choix; Mais Clément Sept, pape très saige Et sur ces points beaucoup savant, Voulut que d'Henri la menaige Restât même qu'auparavant. Certes, ce n'était que justice Et prudence tout à la fois; Car je crois que le moindre indice De céder au monarque anglois Eût attiré sur la Saint-Père De Charles-Quint tout la courroux, Cet dernier ne se gênant guère De la faire éclater sur tous, N'ayant pas même eu d'hésitance, Six ans avant, comme l'on sait, De tenir longtemps en souffrance La même pape Clément Sept[31]. De parler sur oun ton de maître Henri Huit très accoutumé, Il ne voulut pas se soumettre, Si tant il était allumé; Et c'est au cours de ce chicane Que cet épouseur enraigé A fonder l'Eglise anglicane Bientôt on vit tout engaigé. De la dame Anne de Boleyne Henri devint la tendre époux... Tendre!... il faut ici prendre haleine, Cet mot je la dis entre nous; Car tout se passa de telle sorte Qu'après trois ans de renouveau Pauvre Boleyne elle était morte, Morte par la main de la bourreau. Sans doute pour noyer son peine, Henri prit alors la Seymour, Car il n'avait point tant de haine Qu'au fond il n'avait de l'amour. Seymour étant mort de mort douce, Sans la bourreau ni ses atours, Notre homme en eut telle secousse Que, craignant beaucoup pour ses jours, Il choisit comme quatrième Anne Cleves, femme allemand Qu'il trouva, néanmoins, trop blême Pour répondre à sa sentiment. Alors, ramassant sa couraige, Il prit Kate Howard aussitôt, Qui le laissa dans la veuvaige, Etant morte sur oun billot. Enfin, pour montrer quel patience Il était dans sa coeur de roi, A Kate Parr, dans son clémence, Il permit de lui jurer foi. C'est tout... Sur cet aimant monarque La ciel enfin reprit ses droits; Trente-huit ans l'anglaise barque Avait navigué sous ses lois. De son femme ainsi que des grues Il n'avait eu que trois enfants: D'abord deux filles très bourrues, Puis oun fils des plus innocents. [29] Voir note à l'appendice. [30] Voir note à l'appendice. [31] Voir note à l'appendice. [Illustration] EDOUARD VI (1547-1553) C'est la fils qu'Henri la Huitième Il avait eu de la Seymour Et qui de porter diadème A dix ans vit venir son tour. Il était oun faible jeune homme, Malade, et, sans être oun nigaud, Pour bien gouverner oun royaume Possédant très peu la jingo. Il fut d'abord sous le tutelle De la frère de son maman, Qui fut renversé de l'échelle Par Dudley, oun autre manant. Cet-lui-ci, dès lors, prit son place Auprès du pauvre souffreteux Dont il gagna le bonne grâce En le cajolant de son mieux; Si tant que la prince mourante Fit testament en faveur... Bien! De Jeanne Grey, oun descendante Du famille lancastrien, Oubliant son propre lignée Très fâchée de cet curieux choix Et puis pas du tout résignée A perdre ainsi ses royaux droits. Enfin s'éteignit cet monarque A peine à l'âge de quinze ans; Oh! mais, sous lui... l'anglaise barque Il avait bravé bien des vents. [Illustration] JEANNE GREY (1553-....) Nous avons, dans oun autre paige, Vu d'où venait ce Jeanne Grey, Fille d'oun beaucoup haut lignaige Puisqu'il descendait de Mary, Soeur du fameux Henri Huitième Et femme, pour oun court moment, Du roi français Louis Douzième. _Well! Well!_ Poursuivons maintenant! Jeanne était mignon et gentille, A peine âgée de dix-sept ans, Et, quoique de royal famille, Fuyait la trône tout le temps. Mais tant fit Dudley, son beau-père, Avec Guilford, son jeune époux[32], Qu'elle consentit, pour leur plaire, A régner. C'était, entre nous, De la part des deux imbéciles, Faire faire à cet jeune enfant Oun pas non des moins difficiles Et sûr d'avoir mauvais tournant. Pauvre Jeanne! Bien éphémère Fut sa règne. Sans hésiter Mary Tudor, affreux mégère, La fit vite décapiter. [32] Voir note à l'appendice. [Illustration] MARY TUDOR LA SANGLANTE (1553-1558) Mary Tudor était le fille D'Henri Huit par le premier lit. Elle était laide en vrai gorille, Avec oun teint de pissenlit. De son père la fanatisme Barbare, étroit, hautain et fol, Joint au dangereux royalisme De la parentaige espagnol, Fut, je crois, le pur héritaige Du virago Mary Tudor, Si tant il avait l'apanaige De tout ce qui fait la butor. Oun jour, Philippe Deux d'Espaigne[33] Il vint pour réclamer son main. Il l'obtint, mais sans son compaigne Voulut partir le lendemain. En apercevant cet visaige L'hidalgo, surpris, s'était dit: --_Caramba!_ vite la veuvaige, Autrement je suis déconfit.-- Et, depuis lors, le pauvre reine Dut viver loin de son époux, Et, pour mieux consoler son peine, Fit éclater oun grand courroux. D'abord, elle voulut le tête De la pauvrette Jeanne Grey, Et puis, pour compléter le fête, Celle du jeune époux Dudley. Northumberland perdit le sienne, Ainsi que le fameux Cranmer[34]; Suffolk subit le même peine Avec l'évêque Latimer. Puis partout se multiplièrent Les échafauds et les bûchers, Et les flots de sang qui coulèrent Auraient attendri les rochers. Enfin.... elle mourut--ô chance!-- Sans avoir eu le moindre enfant, Et c'est là que le Providence Pour l'humanité fut clément. [33] Voir note à l'appendice. [34] Voir note à l'appendice. [Illustration] ELISABETH[35] (1558-1603) Lisbeth il fut oun très beau reine Avec oun grande nez pointu. Son mère était Anne Boleyne Qui lui légua tout son vertu. Bien! à propos du damoiselle, On eut d'abord difficulté Pour établir oun peu sur elle La point de légitimité; Car des femmes en mariaige, C'est comme du sel sur oun rôt: Point n'en faut faire oun gaspillaige, Mais éviter d'en mettre trop. Or, chose non controversée, Henri Huit pensait autrement Et toujiours plus qu'à la pincée Il usa de la condiment. Si tant que de Lisbeth la titre Il fut presque aussi débattu Et mis sur transparente vitre Que, plus tard, le fut son vertu. N'importe! Il monta sur la trône, Et je vous dirai certement Que jamais femme, homme ou personne Ne fut reine plus joliment. C'été pendant sa règne illustre Que la peuple anglais, jour et nuit, Commença de prendre la lustre Dont il reluit tant aujourd'hui; C'est dans cet règne que Shakspeare Il écrivit si trèsment bien Que pas oun autre n'a fait pire De si longtemps qu'il n'écrit rien. Mais parlons de Lisbeth lui-même, De qualités si bien nourri Que c'est oun curiouse problême De voir qu'il n'eut point de mari. Oh! oh! si d'oun chef de ménaige Il n'eut pour se faire oun portrait Que le seul pitoyable imaige D'Henri, son père, on comprendrait; Car, vraiment, la coeur la plus tendre Devient vite ratatiné Lorsque tout il lui fait entendre Qu'il est au billot destiné. Et n'allez pas vous faire idée Que Lisbeth manqua d'aspirants! Elle en fut même incommodée, Et parfois de très écoeurants. Nommons: Philippe, sa beau-frère, Féroce espagnol carcajou, Et cet gringalet légendaire Qui s'appelait la duc d'Anjou. Mais, si grand que fut la beau moine Qui cherchait à la contourner, Chacun dut manger son avoine Et bredouille s'en retourner. Et voilà! Des amis fidèles, En eut-elle? _Why! certainly_, Et pas des petits citronnelles; Songez donc: Essex et Dudley, Les deux _boys_ les plus maggnifiques Et plus adroitement docteurs Possédant toutes empiriques Pour soigner les grands maux de coeurs! Ce reine était d'humeur changeante, --C'est connu,--bonne à certain jour, Puis tout à coup si tant méchante Qu'on n'en pouvait faire le tour Ni même y venir assez proche Sans risquer d'accomplir oun saut Qui vous jetait comme oun vrai poche Tout en travers sur oun billot. Et souvent après que son ordre Il fut suivi jusqu'à la fin, Lisbeth tombait tout en désordre Si tant qu'il avait du chagrin. Oh! l'on vit fort bien cet prodige, Curieuse et beaucoup triste aussi, Lorsqu'Essex, perdant sa prestige, Sur la billot fut raccourci; Car, sitôt que la coup fut faite, --Ou, plutôt, qu'elle fut coupé,-- Le reine, au fond de son retraite, A pleurer fut très occupé, Faisant oun si grande vacarme Avec si brûlante soupir Qu'on pensa de sonner l'alarme A tous les pompiers pour venir. Et puis, le façon très indigne Dont il traita Mary Stuart Fait qu'aujourd'hui chacun trépigne A cet _infamous_ traquenard. Non pas que le reine d'Ecosse Il fut l'ange que quelqu'un dit; Non, je crois que cet-ci fut rosse Oun peu trop fort pour sa crédit. Par exemple, sa ton hautaine... Sa manque de discrétion... Rizzio... hum!... Puis son grand haine Pour Darnley... oh!... Bothwell, hon! hon!... Ses menaces à le sourdine... Mais ce n'était pas suffisant Pour que Lisbeth à son cousine Fît subir pareil traitement. Aussi, dedans cette occurrence Lisbeth perdit de sa grand nom Et de sa plus noble héritance, Si tant qu'il fut là polisson. Et puis la monde avec tristesse Se dit, devant tels faits flagrants: Trop souvent que de petitesse Ne trouve-t-on pas chez les grands!... Oh! mais Lisbeth fut oun monarque, Malgré tout, très fort et savant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il en fit, des bonds en avant! [35] Voir note à l'appendice. Maison des Stuarts [Illustration] JACQUES I (1566-1625) Lisbeth, pas n'est besoin de dire, Il était morte sans enfants. Et c'est, pour oun trône, oun sort pire Que la trop plein de prétendants. Car, s'ils sont plusieurs à le file, On peut choisir et c'est très bien; Mais cet choix devient difficile Quand dessous le main on n'a rien. Donc, de princes le pénurie Il causait beaucoup des douleurs A la peuple tout ahurie De devoir en chercher ailleurs. Jadis des rois issus de France Sur la trône s'étaient assis; Mais ce n'était par complaisance, Car cet trône ils l'avaient conquis. Alors on chercha dans l'Irlande Parmi les grands du nation, Mais il paraît que dans le bande On ne put trouver rien de bon. Bien! Tout à coup la peuple anglaise Se dit: Oh! mais, que j'ai donc tort De tant chercher, quand à mon aise J'en puis trouver oun sans effort! Il se souvenait qu'en Ecosse Autrefois oun princesse anglais Etait allée en bel carrosse Pour devenir reine écossais. Et ce princesse il fut, de même, Grand'mère de Mary Stuart, Duquel la fils, Jacques Sixième, D'Ecosse il devint roi plus tard. Pour lors se dit la peuple anglaise: _Heavens!_ c'est cet-là qu'il nous faut. Qu'il vienne, et, pour le mettre à l'aise, Nos soins ne feront pas défaut. Il vint. Mais comme, en Angleterre, On croit toujours tout inventer, La nom de Jacques la première Au lieu de l'autre il dut porter. Bien! paraît-il, dans tout l'Histoire Il est malaisé de trouver Oun règne moins rempli de gloire, Mais, en même temps, d'en rêver Oun qui fût plus vraiment honnête. Quant à Jacques, nul autre roi Jamais ne reçut par le tête Tant d'éloges de bonne foi Ni tant de coups de la critique, De grands saluts, malins discours Ou fleurs de gai panégyrique. Sur lui le griffe et la velours, Alternant d'oun façon constante Dans leur flatterie ou courroux, Jamais l'oun ne fut plus cuisante, Ni l'autre d'oun contact plus doux. En somme, cet règne il fut bonne, Avec certains succès complets Et, comme toujiours, le couronne Eut de plus ou moins gais reflets. Doué de beaucoup d'énergie, Jacques bientôt sous ses efforts Il vit sa pouvoir élargie Dans la dedans comme au dehors. Il établit, comme oun bon père, Parmi ses soujets l'union, Et de l'Ecosse et l'Angleterre Il compléta le fusion. Il était oun prince savante Et souvent poussait la travers, Pour paraître encor plus charmante, Jusqu'à vouloir... faire des vers. Pourtant certains goûts despotiques Lui firent commettre des torts; Si tant que des rangs politiques Oun jour il fut presque dehors[36]. C'est ainsi que--fait regrettable!-- Il prépara la grand malheur Qui fit la sort si misérable De son fils et son successeur. N'importe! Il fut oun grand monarque, _Oh! yes_, et beaucoup très pouissant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il fit tioujours voile en avant. [36] Voir note à l'appendice. [Illustration] CHARLES I (1625-1649) La fils de Jacques la Première, Bien! il fut Charles la Premier[37]. C'est oun chose beaucoup trop claire Pour que l'on prouvé le nier. Et puis, qu'il fit grand gaucherie En déplaisant à ses soujets, Ce n'est pas, non plus, menterie, Mais oun vérité des plus vrais. Oh! c'était oun charmant garçonne, On le dit et je le crois bien. Mais lorsqu'il monta sur la trône Savait-il quelque chose ou rien?... Ignorait-il que, pour oun prince, Gouverner bien c'est maîtriser, Et qu'avec oun pouvoir trop mince On se fait vite mépriser? Pourquoi, d'abord, contre l'Espaigne Et le France tout à le fois Fit-il le très vilain campaigne Où, _Hell!_ il se brûla les doigts? Pourquoi devint-il orgueilleuse Au point qu'il osa refuser Ce que sa peuple souffreteuse Il voulait tant lui proposer? Pourquoi fit-il, à droite, à gauche, Si grandes tas de mécontents Que c'était comme oune débauche De pleurs et de gémissements? Son Parlement il lui demande Quelque chose pour amoindrir Le misère qui se fait grande; Se rendra-t-il à cet désir? Oh! non. D'oun ton brusque et hautaine Il répond à la Parlement Que son demande il est trop vaine Pour qu'il s'en occupe oun moment[38]. Qu'arriva-t-il?... On le devine. La Parlement, fâché très fort, Saisit la roi si tant mutine Et vite il vous le mit à mort[39]. Pauvre Charles! Ton destinée Il fut bien amère, ma foi, Et ta règne mal terminée... Mais... est-ce de mon faute, à moi? [37] Voir note à l'appendice. [38] Voir notes à l'appendice. [39] Voir notes à l'appendice. République [Illustration] OLIVIER CROMWELL, Protecteur (1649-1658) De Charles la bras tyrannique Avait forcé beaucoup d'Anglais A s'en aller dans l'Amérique Chercher la bonheur et le paix. Bravant les rigueurs de le houle Ils s'en allaient, l'esprit bien noir, Et de ces émigrés le foule Il était pitoyaible à voir. Oun jour, l'ordre vint du monarque, Qu'oun tel exode inquiétait, D'arrêter tout navire ou barque En partance pour cet objet. C'est ainsi que fut empêchée La départ d'Olivier Cromwell, Oun Puritaine tout crachée. Les Puritaines?... Qu'est-ce?... _Well!_ C'est oun drôle espèce d'apôtres Qui croient pouvoir se rendre purs En purifiant surtout les autres Envers lesquels ils sont très durs. Pauvre Charles! Comme il fut bête De vouloir garder cet garçon! Cromwell resta; mais dans son tête Eclata le rébellion. Alors comme représentante Au Parlement il fut porté Et, là, pour sa travail constante, Comme oun grand homme il fut compté. Bientôt son oeuvre il fut complète: La Parlement il conduisait Si tant qu'oun jour du roi le tête Sur oun échafaud il roulait. Cromwell triompha, maggnifique, Comme oun grande libérateur, Et de la nouveau république Il fut nommé la Protecteur. Pour neuf ans il garda cet titre Et, faut le dire à sa crédit, Oh! point il ne fut oun bélître, Mais grand homme, sans contredit. Sous lui notre chère Angleterre, Depuis longtemps très indigent, Il devint si beaucoup prospère Qu'on... ne peut pas dire comment. Cromwell ne fut pas oun monarque Dans la sens brutal de cet mot; Mais sous son oeil... l'anglaise barque Il marcha beaucoup comme il faut. [Illustration] RICHARD CROMWELL (1658-....) Il est la fils du précédente, Et fut deuxième Protecteur; Mais des talents de sa parente Il avait bien peu le couleur. Le père il était très active, Brave soldat, parleur brillant; Mais la fils, loin d'être aussi vive, Il passait la temps en bâillant. Des ennemis du république Parfois il avait si tant peur Qu'il lui prenait comme oun colique Dont il sentait oun grand douleur. Aussi sa règne fut bien courte; Après six mois, triste, abattu, Il s'enfuyait comme oune tourte Ou comme oun chien qu'on a battu. La fils de Charles la Première, Tournant de sa pays autour, Il était près de le frontière Attendant l'heure du retour. Restauration des Stuarts [Illustration] CHARLES II (1660-1685) Bon! Voilà ces rois excellentes Qui nous reviennent de nouveau! Devant leurs plumaiges brillantes Cromwell avait fui comme oun veau, Et la prince Charles Deuxième Dans sa pays s'étant rendu Avait repris la diadème Que son père il avait perdu. Je voudrais bien dessus sa règne Pouvoir écrire oun compliment; Mais ma coeur de poète il saigne Pour rimer sur oun tel manant. Charles Deux fut la prototype Du roi sensuel et viveur, Cherchant partout le maggnifique Même à le prix de son honneur. Chez lui c'était comme oun rafale De freluquets et polissons, Et jamais dans le cour royale On n'avait vu tant de guenons. C'étaient tioujours fêtes brillantes, Promenades et bals masqués, Danses des plus mirobolantes Comme proupos des plus risqués. Les vins coulaient en vrais déluges Dans des festins de fins ragoûts, Où l'on mangeait comme des juges Et l'on buvait comme des trous. Les damoiselles mouchetées, Tout couverts de colifichets, Avec au col des brochetées De parures les plus coquets, Traînaient leurs riches mousselines Sur les parquets doux et luisants, Maintes galantes mascoulines Leur débitant des compliments. Puis, au son des clarionnettes, Violons, flûtes, tambourins, On se faisait mille courbettes A s'en donner des tours de reins, Tourbillonnant en rondes folles Dans oun frelassement joli, Le bouche plein de mots frivoles, La nez bourré de patchouli. Pardonnez à mon innocence De ne vous en dire plus long!... Qu'oun coeur bien né tioujours s'offense De tels discours, oh! c'est très bon. Encor si les torts de son père Charles Deux avait évités; Si des habitants d'Angleterre Les droits il avait respectés!... Mais, par oun acte impolitique S'aliénant la Parlement, Il voulut d'oun bras tyrannique Gouverner seul et violemment. Alors les cris et les murmures Ils s'élevèrent de partout[40], Et plusieurs cruelles mesures La roi prit pour les mettre à bout. Oh! oh! c'été vraiment oun chance, Pour la pauvre roi criminel, Que la peuple, en cette occurrence, N'eût plus son Olivier Cromwell! Il vécut. Mais ses torts nombreuses Tombèrent sur la roi suivant Qui, lors de ses jours malheureuses Avait assez des siens, pourtant. [40] Voir note à l'appendice. [Illustration] JACQUES II (1685-1689) Jacques Deux il était la frère De Charles Deux qu'on vient de voir; Et c'est affreux tout le misère Qu'il prit pour le couronne avoir. Par malheur, à le politique Il mêla le religion, Si tant que partout le critique Il s'attacha dessus son nom. Erreur difficile à comprendre, Qui de nos jours soubsiste encor Parmi cet-là qui veulent prendre «La sanctuaire pour décor...» Jacques d'abord, brave et tenace, Dans sa succès trop confiant, Pensa qu'au peuple en faisant face Il devrait rester triomphant. Aux premiers clameurs de le foule Il répondit par le rigueur; Mais, comme oun tonnerre qui roule, Les cris prirent plus de vigueur[41]. Bientôt Jacques put reconnaître Que, même jusqu'en son maison, Contre sa trône et sa bien-être Se préparait le trahison. En effet, son fille Marie Avec Guillaume, son époux, Aux biens de le royauterie Ils faisaient déjà les yeux doux. Guillaume était prince d'Orange Et de Hollande oun stathouder, Ce qui ne veut pas dire oun ange, Mais oun garçon bougrement fier. Les Jacobites ou Papistes Etaient de Jacques les suivants; Et cet-là nommés Orangistes Etaient de Guillaume les gens. Bien! cet dernier à sa beau-père, D'auprès duquel il avait fui, Il fit oune terrible guerre Pour avoir le couronne à lui. A le rivière de le Boyne Leurs soldats s'étant rencontrés, Ils se chauffèrent tant le couenne Que beaucoup en furent grillés. Jacques s'y vit, l'excellent homme, Dépouillé de ce qu'il avait; Et sa gendre, la bon Guillaume, Eut la trône qu'il convoitait. Noble et caressante famille! De voir son père détrôné, Mary, dit-on,--excellent fille!-- De rire était ratatiné. [41] Voir note à l'appendice. Orange et Stuart [Illustration] GUILLAUME III ET MARIE II (1689-1702) Très peu de chose il reste à dire De ces deux tourtereaux charmants. Ni l'oun ni l'autre ne fut pire Que rois et reines précédents. Guillaume il eut beaucoup à faire, En commençant, pour conserver La trône qu'à son cher beau-père On l'a vu tantôt enlever. Cet-ci dans la pays de France Avec ses gens s'étant rendu, Y cherchait encore oune chance De ravoir sa trône perdu. Mais cet espoir il était vaine. Guillaume avait beaucoup d'amis Dont pour Jacques le grande haine Jamais depouis ne s'est remis; Et lorsque Louis, Roi-Lumière, Signa la traité de Ryswick[42], De pauvre Jacques le prière Il fut oublié... _pretty quick_. Enfin, du pouvoir souveraine Guillaume jouit avec douceur; Mais bientôt il perdit son reine[43], Et ce lui fut oun grand douleur. Lui-même, si brave et si forte, Oun jour il tomba de cheval; Puisque de cet coup il est morte, C'est qu'il s'était fait oun grand mal. N'importe! il fut pouissant monarque, Très tendre et beaucoup complaisant; Et sous son oeil l'anglaise barque Il fit oun grand saut en avant. [42] Voir note à l'appendice. [43] Voir note à l'appendice. [Illustration] ANNE (1702-1714) Anne elle était soeur de Marie, Et sur la trône fut douze ans. Elle était douce et bien jolie, Mais fanatique en même temps. Pour rendre son gloire immortelle Elle fit tout en sa pouvoir; Mais sa lustre la plus réelle Vint, je crois, comme l'on va voir. En effet, c'été sous ce reine Que vivé la fameux guerrier Mossieu Malbrouck, grand capitaine, D'oun appétit si carnassier. Malbrouck il fit le guerre en France Dont les soldats il écrasa; Et, pour vaincre, son diligence Bien rarement on surpassa[44]. Bien! ce n'est pas tant sa couraige Qui lui valut sa grand renom, Mais de son gloire l'apanaige Il lui vint d'oun fameux chanson: «Mossieu Malbrouck s'en va-t-en guerre...» «Paige, quel nouvelle apportez?...» «Oh! mais... je l'ai vu mettre en terre...» «Par quatre biaux sous-officiers...» Et puis: «Madame à son tour monte «Bien plus haut qu'il peut pas monter...» Chanson que les Français, sans honte, Toujours ils ne font que chanter. Si tant que du grand capitaine Il ne reste plus aujourd'hui Que cet scandalouse refraine Qu'on a fait pour rire de lui. _Well! well!_ quant au reine lui-même, S'il ne fut pas de les plus grands, Il eut l'avantaige suprême De se faire aimer tout la temps, Dirigeant toute son pouissance A rendre heureux tous ses soujets. Si tant qu'après la long distance De deux siècles, la peuple anglais Ne parle pas de «_good queen Anne_» Sans beaucoup grand le bouche ouvrir Pour aussitôt oun vrai boucane De compliments laisser sortir. _Well, then!_ Anne fut oun monarque Dont on ne peut médire en rien; Car sous son oeil l'anglaise barque Il marcha tioujours... oh!... très bien. [44] Voir note à l'appendice. Maison de Hanovre [Illustration] GEORGE I (1714-1727) De la fameux Jacques Première Cet nouvel prince il descendait, Et seul protestant héritière De l'anglais trône il se trouvait. Il fut, dit-on, oun roi très saige, Cherchant la bien de ses soujets, Mais, fort malheureux en ménaige, Avalant beaucoup des regrets. D'oune intrigue basse et méchante Son femme oun jour il accusa[45], Et dans oun prison effrayante Trente deux ans il la laissa. Tout de même... il fut oun monarque Beaucoup très tendre et complaisant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il fila tioujours en avant. [45] Voir note à l'appendice. [Illustration] GEORGE II (1727-1760) Cet George il était fils de l'autre, Et c'était oun si bon enfant Qu'on en aurait fait oun apôtre Pour... tant qu'il était complaisant. Il guerroya contre le France Et plusieurs batailles perdit[46]; Mais aussi, par bienheureux chance, Il en gagna,... sans contredit. Ainsi fit-il le grand conquête De la pays de Canada, Malgré qu'elle ne fut complète Que sous la roi qui succéda. Oh! ce fut oun pouissant monarque, Comme on voit, très entreprenant, Et sous son oeil l'anglaise barque Il marcha très loin en avant. [46] Voir note à l'appendice. [Illustration] GEORGE III (1760-1820) Petit-fils de George Deuxième, Cet-ci n'avait que vingt deux ans Lorsqu'il coiffa la diadème Qu'il devait garder si longtemps. Oh! ce fut oun très chanceux homme Qui faisait tout ce qu'il voulait; Et l'on peut ajouter, en somme, Qu'il en... voulait tant qu'il pouvait. Mais il ne faut pas que l'on pense Que tous ses voeux furent bénis, A moins qu'il ne songeât d'avance A... perdre les Etats-Unis. Car c'est alors que ce contrée, Au bruit de la canon grondant, Malgré l'Anglais fit son entrée Dans la régime indépendant. George ensouite eut oun règne heureuse, Ni trop sévère ni trop mou; Mais son tête un jour devint creuse Et, pour dix ans, il fut très fou... N'importe!... il fut un grand monarque, Fort bon et très... intelligent, Et sous son oeil l'anglaise barque Il marcha beaucoup en avant. [Illustration] GEORGE IV (1820-1830) De la monarque précédente George Quatre il était la fils, Et pour longtemps il fut Régente, Son père étant fol comme dix. Enfin il monta sur la trône Et le garda deux fois cinq ans; Mais sur son tête le couronne N'éclata pas de feux brillants. Il fut adversaire implacable De l'empereur Napoléon, Et d'oun façon peu charitable Il traita cet _clever_ garçon. Contre le liberté d'écrire[47] Il avait de drôles travers; Et, s'il vivait, au lieu d'en rire, Il se choquerait de mes vers. Mais tout marche de telle sorte Que sans peur mes goûts je poursuis: Aujourd'hui George Quatre est morte, Tandis que, _by Jingo!_ je vis... N'importe! Qu'il fût malheureuse En formulant certains décrets, Et que d'oun main trop rigoureuse Il ait traité quelques soujets, N'empêche qu'il fut grand monarque, Et sous son oeil si tant chrétien Comment marcha l'anglaise barque... Oh! oh! vous le devinez bien. [47] Voir note à l'appendice. [Illustration] GUILLAUME IV (1830-1837) De George Quatre il était frère Et, comme on vous l'a dit tantôt, George Trois il était son père Qui même avait plus d'oun marmot. Des deux bords de le politique Il fut comme oun explorateur: Tantôt libéral très pratique, Et tantôt franc conservateur. C'est ainsi que, chez nous encore, Certaines gars ont la talent De suiver constamment l'aurore De la prochain soleil levant. Mais... Guillaume il fut oun monarque Pour oun bâtiment bien lester, Et sous son oeil l'anglaise barque Il ne pouvait pas s'arrêter. [Illustration] VICTORIA I (1837-1901) De Victoria le Première Tout ce qu'on peut dire est très bon. Elle fut reine, épouse et mère De toute le meilleur façon. Pour voir oun peu son origine On doit l'Histoire remonter, La meilleur moyen, j'imagine, De ne point s'en laisser conter. D'abord, pour commencer la thème, George Trois avait quatre fils. Mon franchise il serait le même S'il en avait eu trente-six. Mais, pour ce qu'il n'en eut que quatre, Je m'en tiens à cet numéro, Et je me ferais plutôt battre Que d'y joindre même oun zéro. George Quatre il fut la première, Guillaume Quatre la Second; Puis vint oun autre par-derrière Dont je ne souviens plus la nom. La duc de Kent il vint ensouite, Et son fille Victoria, Comme l'on a vu par le souite, Elle devint reine et... voilà! Victoria fut si tant bonne Et si tant se fit respecter, Que mon coeur de joie il frissonne Quand je me vois pour le chanter. Sa règne eut oun tel maggnitude Que, pour en bien suivre la cours Dans oune véridique étude, Les vers de huit pieds sont trop courts. Huit ou dix pieds, oh! saperlotte! C'été bon pour les rois communs; Même oun seul pied dans oun bon botte Conviendrait bien à quelques-uns. Mais pour oun reine qu'on admire Avec encor plus des raisons, Les grandes vers de Shakespeare Même ils ne seraient pas trop longs. _Well! well!_ quand ce reine admirable Fit sa _Diamond Jubilee_, Sur cet sujet tant respectable Oun grand hymne j'avais poli. C'était en vers alexandrines Beaucoup tendres et trèsment beaux Et, pour les rendre plus coquines, Coupés de petits vermisseaux. Or, comme ils renferment complète L'histoire de cet règne-là, Permettez qu'ici je répète Cet hymne comme le voilà! ODE A VICTORIA[48] A L'OCCASION QU'ELLE JOUBILE EN DIAMOND. Juin 1897. Je souis oun fils altier de le grande Angleterre De qui la fier drapeau partout dessus le terre Flotte dans le vent. Mon coeur, en cet moment que le Reine joubile, Il est piqué très fort comme par oun aigouile Et saute en avant. Je ne me senté pas oune grande poète Et je ne connaissé le française rimette Pas assez beaucoup; Mais d'oune si bel jour pour garder le mémoire De _Queen_ Victoria je veux chanter le gloire Encor pour oun coup. Les soixante ans ils sont restés loin en arrière Depouis que notre Reine entreprit le carrière Comme le voilà; Et le youmanité, dans cette longue règne, Il n'a jamais souffert et jamais il ne saigne A cause cela. _Our most gracious Queen_, en régnant de le sorte, Il était jeune encor pour de son oncle morte Prendre placement. Si tant belle il était que tout la monde admire Encor bien plus des fois qu'on ne peut pas le dire, Oh!... certainement. Son beauté maggnifique il était bien complète; De son joustice aussi chacun il faisait fête Partout au dehors. On en parlait si fort de Roussie en Bretaigne Que, pour aller le voir, sa cousin d'Allemaigne Eut le fièvre au corps. La prince il était beau, ni grande ou trop petite, Et devers son cousine il s'en alla bien vite Sans faire du bruit. Le reine il le trouva bien pour son convenance Et l'aima tant si fort en voyant son présence Qu'elle épousa lui. Peut-être l'on dira c'été pas mon affaire, Et quant à son privé c'été mieux de me taire Dans mes humbles chants. Mais ces petites mots innocentes, il semble, Expliqueront fort bien comment les deux ensemble Eurent tant d'enfants. N'importe! elle été là, grande reine et pouissante, Du nation anglaise emblême éblouissante Avec sceptre d'or; Et, soixante ans après, des bords de l'Amérique Jusques aux sables cuits du creux noir de l'Afrique Elle règne encor. Sous sa bienveillante oeil tous nos gens prospérousent. Les autres nations entr'elles se jalousent, Luttant pour l'honneur. Mais dans le Angleterre on vit en bons apôtres; On ne fait plus le guerre, on le fait faire aux autres, Oh! c'été meilleur. Le Angleterre il est toujours très richissime; C'été connu. Pour lors de s'exposer le frime Il aurait bien tort. Depuis trente ans, l'Anglaise il a mis dans son tête Qu'oun boulet de canon il fait moins le conquête Que des pièces d'or. Sous la sceptre si mol de notre Souveraine On connait bien l'amour, mais non jamais le haine Et ses vilains traits; Le paix règne partout dans cette vaste empire Sur lequel la soleil, si tant loin qu'il dévire, Ne s'endort jamais. Oh! c'est oun grande roi... Mais non, il faut écrire Reine; car ces deux mots ils ne voulé pas dire Ici _the same thing_. En français, voyez-vô, mêler la mascouline Sans d'excellents raisons avec le féminine, Ça serait _shocking_. De longtemps je sentais oun grand concoupiscence D'écrire pour mon reine, au jour de son naissance, Oun hymne poli. Voilà! Pardonnez-moâ, vous, mes frères anglaises, Si j'ai voulu chanter avec des vers françaises _Our Queen's Jubilee!_ [48] Voir note à l'appendice. Pour ce que les alexandrines Sont vers difficiles beaucoup, Aux huit-pieds, qui sont moins mutines, Je reviens encor pour oun coup. Hélas! et c'été pour vous dire Que ce grand reine si charmant Que tout la monde encore admire Comme du temps de sa vivant; Reine si doux, femme si bonne, Si tant polie et vertueux Que dans son coeur chacun s'étonne Qu'il descendît de tels aïeux Dont on vient de lire l'histoire... Hélas! c'été pour dire, enfin, Que de son vie et de son gloire En pleurant on a vu le fin. Il est morte en grande monarque, Comme il l'avait été vivant; Et, ciel! ce que l'anglaise barque Dans son temps fila de l'avant!... [Illustration] EDOUARD VII (1901-....) Avant la présent souveraine Ceux qu'on a vus ils étaient morts, Et l'on pouvait dire sans gêne S'ils ont été bons ou butors. Mais Edouard Sept il est en vie, Oh! très en vie à cet moment, Et, pour jamais qu'on ne l'oublie, J'ai mis son binette plus grand. Car si d'oun monarque bien morte On peut dire tout ce qu'on veut, Il est proudent que d'autre sorte On parle d'oun roi qui se meut. C'est ce que la peuple grenouille Un jour il apprit sous les eaux; Du moins, Esope il en bredouille Dans oun de ses beaux fabliaux. Car si vous mettez le critique Sous la nez d'oun prince vivant, Le chose tant beaucoup le pique Qu'il se fâche et saute en avant. Alors, sous le fureur royale L'improudent est vite perdu; On vous le lance comme oun balle Au bout d'oun cordeau de pendu. Tenez! en parlant de Sans-Terre J'ai dit qu'il était oun crapaud. Bien! si d'Edouard cet mot grossière J'allais souffler, gare à ma peau! D'oun bout à l'autre de la ville Ce ne serait que cris de mort; Chacun il se croirait utile En me faisant oun mauvais sort, Les grands de le magistrature Ils me _prononceraient_ oun gueux, Et même le cléricature Il ne me traiterait pas mieux. Oun animal de ce faconde, Dirait-on, il faut accrocher, Car vérité le plus profonde Parfois il faut savoir cacher. Et, quand du haut d'oune potence Mon corps il se balancerait, C'est à qui plus fort en cadence "_God save the King!_" il chanterait. Bien! Toute crainte je défie, Et je le fais en... défiant; Car jamais roi pendant son vie Ne fut plus qu'Edouard édifiant. _Dear, me!_ mon seule inquiétude Est--tenez cela pour compté!-- De ne pouvoir en cette étude Rendre joustice à son bonté. Fils de Victoria Première, Grand reine que l'on pleure encor, Il est en tout son héritière Même jusque dans sa coeur d'or; Et, tandis qu'avec grand sagesse Sur sa peuple il règne aujourd'hui, Cet-ci de plus en plus engraisse, Devient rougeaud, brille et reluit. Si tant que point je ne redoute Pour la dit peuple aucun malheur, Excepté... peut-être la goutte, Très noble mal de haut seigneur, Et cet autre, l'apoplexie, Que ne connait point la quêteux. Et voilà comment j'apprécie Les bienfaits de cet règne heureux, _Oh, dear! oh, dear!_ D'Edouard vivante Pourquoi craindrais je de parler? Ce que je dis est mot courante, Et rien je ne puis dévoiler Qui ne soit oun parfait hommaige A le bonté de notre Roi, A son savoir, à sa couraige, A sa... _Well! Well!_... à sa tout, quoi! _Don't fear!_ Edouard est oun monarque Qui savé gouverner très bien, Et... sous son oeil l'anglaise barque Oh, tenez!... je ne dis plus rien. EPILOGUE Dans la pays de Angleterre Oh! tout il été trèsment beau; Et tout il été si nouveau Dans la pays de Angleterre, Qu'on a beau dire la contraire Même en criant comme oune veau, Dans la pays de Angleterre Oh! tout il été trèsment beau. D'oun bout de cet pays à l'autre Ce n'est que palais, que jardins D'où sont exclus tous les gredins, D'un bout de cet pays à l'autre. C'est mon avis, sinon le vôtre, Et cet-là de gens beaucoup fins: D'oun bout de cet pays à l'autre Ce n'est que palais, que jardins. Le grand nation qui l'habite Il été la plus grand de tous. Oh! chacun sait ça comme nous, Le grand nation qui l'habite Il été loin d'être... petite. Si tant qu'à la fin, savez-vous, Le grand nation qui l'habite Il été la plus grand de tous. C'été surtout par son richesse Qu'il compté la plus de valeur. Quand plus qu'oun autre il est meilleur C'été surtout par son richesse; Car... tout la monde il le confesse Et c'été bien connu, d'ailleur, C'été surtout par son richesse Qu'il compté la plus de valeur. A cause de son grand pouissance Beaucoup de peuples sont heureux; Tandis que d'autres sont... peureux A cause de son grand pouissance. Si tant que, par son alliance, --Quand ils ne pouvé faire mieux-- A cause de son grand pouissance Beaucoup de peuples sont heureux. Il ne courtisé pas le guerre Quand il pouvé faire autrement; Et, comme noble amousement, Il ne courtisé pas le guerre. Pourvu... qu'il fasse son affaire Et que d'autres soient en avant, Il ne courtisé pas le guerre Quand il pouvé faire autrement. Parmi les sauvaiges d'Afrique Il sait se faire redouter, Et sa nom il fait respecter Parmi les sauvaiges d'Afrique. Là ses ordres sont sans réplique, Et... s'il faut vous le répéter, Parmi les sauvaiges d'Afrique Il sait se faire redouter. Avec la peuple civilise Oh! bien, il été très proudent, Et tioujours très condescendant Avec la peuple civilise. Pendant longtemps il... _temporise_; Mais si l'autre montre le dent, Avec la peuple civilise Oh! bien, il été très proudent. Douce Albion! Chère patrie! Je t'aime autant que je le peux Jusqu'en mon âme le plus creux. Douce Albion! Chère patrie! Je ne fais pas de menterie Dans l'expression de mes feux: Douce Albion! Chère patrie!... Je t'aime autant... que je le peux! [Décoration] FIN NOTES [1] --A la suite d'une querelle avec les siens, Egbert dut se réfugier en France, où il séjourna pendant quelque temps à la cour de Charlemagne. [2] --Alfred s'était introduit dans le camp danois, déguisé en barde. [3] --Alfred protégea les arts, la navigation et le commerce, et fonda l'institution du jury. [4] --Ethelwald. [5] --Charles III dit le Simple. Ce roi ayant été pris par le comte de Vermandois, Ogive s'enfuit en Angleterre, à la cour de son frère Athelstan et y fit élever son fils Louis, ce qui valut à ce prince le surnom d'Outre-Mer. --Elgiva était parente d'Edwy, et celui-ci l'avait épousée malgré les canons de l'Eglise. Elle lui fut enlevée et périt dans les supplices. --Saint Dunstan, alors archevêque de Cantorbery, fut le principal conseiller d'Edgard. [6] --Edmond II succéda à son père. Son intrépidité et sa force l'avaient fait surnommer _Côte de fer_ (_Iron-side_). Il fut assassiné en 1017, et laissa Canut seul maître de l'Angleterre. (La note 7 n'existe pas). [8] --On sait que notre Très Gracieuse Souveraine, la reine Alexandra, est fille de Christian IX, roi du Danemark. [9] --Guillaume le Conquérant vainquit Harold II à la fameuse bataille d'Hastings. [10] --On l'appelait _Courte-Heuse_ parce que, dit-on, il avait les jambes très courtes. [11] --Etienne de Blois prit la couronne, au détriment de sa cousine Mathilde, fille d'Henri I. Il eut pour femme l'héritière des comtes de Boulogne. [12] --Répudiée par Louis VII dit le Jeune. Eléonore valut à Henri II la possession de la Guyenne, du Poitou, du Périgord, du Saintonge, de l'Auvergne, de l'Angoumois et du Limousin. [13] --Rosemonde, maîtresse de Henri II, était fille de Lord Clifford. Voulant la garantir des jalouses entreprises d'Eléonore, sa femme, Henri fit construire pour elle à Woodstock un asile mystérieux avec une espèce de labyrinthe; elle y mit au jour deux enfants, Richard Longue Epée, et Geoffroy qui devint archevêque d'York. [14] --Son père Henri II lui avait bel et bien enlevé sa promise, Alice, fille de Louis VII, roi de France. [15] --Il remporta à Asor une brillante victoire contre 100,000 musulmans. [16] --Le duc d'Autriche, que Richard avait outragé au siège de St-Jean-d'Acre. [17] --Richard Coeur-de-Lion battit Philippe Auguste à Fréteval. [18] --En 1215, à la suite d'une révolte des barons anglais, Jean Sans Terre fut forcé de signer la Grande Charte, qui est la base des libertés anglaises. [19] --Henri III fut contraint de confirmer la Grande Charte. [20] --Wallace fut décapité à Tower-Hill. [21] --Edouard III favorisa l'université d'Oxford. En souvenir de la victoire de Crécy, où il avait donné pour mot d'ordre le mot _Garter_ (jarretière), Edouard III établit l'Ordre de la Jarretière. Suivant une tradition généralement répandue, la comtesse de Salisbury, qui était aimée du roi, ayant laissé tomber dans un bal une jarretière, Edouard la releva; et comme son empressement donnait à rire aux courtiers, il s'écria: _Honi soit qui mal y pense!_ ajoutant que tel qui riait s'estimerait heureux d'en porter une semblable; peu après il créa le nouvel ordre. Le costume et les insignes des chevaliers de cet ordre sont: une _jarretière_ de velours bleu sur laquelle est brodée, en argent, la devise _Honi soit qui mal y pense!_ un _manteau_ en velours bleu; un _chaperon_ et un _justaucorps_ de velours cramoisi, un chapeau de velours noir, un collier d'or, un _ruban_ bleu porté en sautoir de gauche à droite, auquel est suspendue une médaille d'or portant l'effigie de S. George. (Bouillet.) [22] --La couronne revenait, de droit, à Roger Mortimer, petit-fils du duc de Clarence, deuxième fils d'Edouard III. C'est cette usurpation qui prépara la funeste guerre des Deux Roses. [23] --Henri V remporta la bataille d'Azincourt, où l'armée de Charles VI fut taillée en pièces. [24] --Isabeau de Bavière signa le traité de Troyes, qui faisait passer la couronne sur la tête d'Henri V. [25] --Marguerite d'Anjou. Elle prit bientôt un empire absolu sur Henri VI et gouverna pour lui. [26] --Edouard IV envahit la France pour soutenir Charles le Téméraire contre Louis XI. [27] --Sur l'ordre de Richard, Tyrrel se rendit à la Tour et étouffa les deux enfants sous des matelas et des oreillers. [28] --Richard fut vaincu par le comte de Richmond (plus tard Henri VII) à la bataille de Bosworth, près de Nottingham, où il perdit la vie avec le trône. [29] --Marie d'Angleterre épousa alors le duc de Suffolk, qui l'avait suivie en France comme ambassadeur. [30] --Entr'autres occasions, à l'entrevue du Camp du Drap d'Or, en Flandre. [31] --Clément VII, _Jules de Médicis_, assiégé dans Rome par l'armée de l'empereur, sous le commandement de Charles de Bourbon, fut détenu sept mois et ne put se sauver qu'à la faveur d'un déguisement. [32] --Guilford Dudley, fils de l'autre Dudley, duc de Northumberland. [33] --Philippe II était fils de Charles-Quint. [34] --Cranmer, archevêque de Cantorbery, avait prononcé le divorce d'Henri VIII d'avec Catherine d'Aragon. Marie Tudor le fit périr sur le bûcher, en 1556. Latimer, évêque de Worcester, fut aussi brûlé vif à Oxford. [35] --C'est sous le règne d'Elisabeth qu'eut lieu, en France, le Massacre de la Saint-Barthelémy. [36] --C'est alors qu'eut lieu l'attentat connu sous le nom de Conspiration des Poudres, qui faillit faire périr le roi avec le Parlement tout entier. [37] --Charles I était marié à Henriette de France, fille d'Henri IV et de Marie de Médicis. [38] --Charles I renvoya successivement quatre parlements qui lui refusaient des subsides pour continuer ses guerres extravagantes. C'est contre lui que les Ecossais rédigèrent le fameux _Covenant Act_, par lequel ils s'engageaient à défendre le protestantisme jusqu'à la mort. [39] --Charles I fut décapité à Whitehall. [40] --C'est sous Charles II que se formèrent les deux partis politiques connus sous les noms de _Whigs_ et _Tories_. L'incendie de Londres, en 1666, consuma 30,000 maisons. [41] --Sous Jacques II eut lieu, en France, la Révocation de l'Edit de Nantes, ce qui n'était pas beaucoup de nature à aider le monarque anglais dans ses luttes de religion. [42] --Par le traité de Ryswick, Louis XIV rendit à l'Espagne ce qu'il lui avait enlevé et reconnut Guillaume III pour roi d'Angleterre. [43] --Marie II mourut de la petite vérole en 1695. [44] --Le fameux duc de Marlborough, ancêtre des Churchill de nos jours, avait fait son apprentissage des armes sous Condé et Turenne. En 1704, il envahit la Bavière, battit l'électeur à Shellenberg, incendia 300 villes de ses Etats, écrasa le général français Tallart et l'électeur de Bavière à Blenheim. Il défit Villeroi à Ramillies en 1706, Vendôme à Oudenarde en 1708, et le maréchal de Villars à Malplaquet en 1709. [45] --Sophie de Nell. [46] --George II fut battu à Fontenoy par le maréchal de Saxe, et ailleurs encore. Il eut à soutenir, en Ecosse, une guerre contre le Prétendant Charles-Edouard, petit-fils de Jacques II. George II fonda le British Museum. [47] --George IV rendit de nombreuses lois contre la liberté de la presse. [48] --Cette pièce a été publiée dans divers journaux de Québec et de Montréal. TABLE DES MATIÈRES PAGES Avertissement de l'auteur 7 Avant-propos 11 Egbert-le-Grand 17 Ethelwolf, Ethelbald, Ethelbert, Ethelred 19 Alfred-le-Grand 21 Edouard I, l'Ancien 23 Athelstan 25 Edmond I 26 Edred 26 Edwy 27 Edgard, le Pacifique 28 Edouard II, le Martyr 30 Ethelred II 31 Canut-le-Grand 35 Harold I 37 Canut III ou Hardi-Canut 38 Edouard-le-Confesseur 39 Harold II 40 Guillaume-le-Conquérant 43 Guillaume II, le Roux 46 Henri I, Beauclerc 48 Etienne de Blois 50 Henri II 54 Richard I, Coeur-de-Lion 57 Jean Sans-Terre 60 Henri III 61 Edouard I, (race normande) 63 Edouard II 65 Edouard III 67 Richard II 70 Henri IV 72 Henri V 74 Henri VI 76 Edouard IV 80 Edouard V 82 Richard III 83 Henri VII 87 Henri VIII 89 Edouard VI 94 Jeanne Grey 96 Marie I, Tudor 98 Elisabeth 100 Jacques I 107 Charles I 111 Olivier Cromwell 115 Richard Cromwell 117 Charles II 121 Jacques II 124 Guillaume III et Marie II 129 Anne 131 George I 135 George II 136 George III 137 George IV 139 Guillaume IV 141 Victoria I 142 Ode à Victoria I 144 Edouard VII 148 Epilogue 152 Notes 155 End of the Project Gutenberg EBook of Petit histoire des grandes rois de Angleterre, by Ephrem Chouinard *** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK 50485 ***