Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905, by Various This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.org Title: L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905 Author: Various Release Date: February 14, 2011 [EBook #35286] Language: French Character set encoding: ISO-8859-1 *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, 3 JUIN 1905 *** Produced by Jeroen Hellingman and Rénald Lévesque
L'Illustration, No. 3249, 3 Juin 1905
Avec ce numéro, réclamer les suppléments suivants:
1º Quatre pages sur la Visite du roi Alphonse XIII.--
2º Quatre pages sur les Escadres russes et japonaises.
3° Une gravure de double page, en couleurs, hors texte et remmargée.
4º Notre nouveau roman: Cadet Oui-Oui.
Note du transcripteur:
Ces suppléments ne nous ont pas été fournis.
Phot. Leon Douet.
BONJOUR, PARIS!
Le premier salut du roi Alphonse XIII sortant de la gare du Bois de Boulogne.
Nous avons retardé de quelques heures l'apparition de ce numéro exceptionnel afin de pouvoir donner à nos lecteurs, dès cette semaine, une importante série de photographies et de dessins sur les premières journées de séjour à Paris de S. M. Alphonse XIII.
Notre numéro, quoique vendu sans augmentation de prix, ne contient pas moins de quatre suppléments. Nous n'avons pas voulu, en effet, que les fêtes franco-espagnoles nous empêchent de consacrer les pages nécessaires aux autres grandes actualités de la semaine.
PREMIER SUPPLÉMENT:
Quatre pages de gravures relatives à la visite du roi d'Espagne, et qui n'ont pu trouver place dans le numéro lui-même.
DEUXIÈME SUPPLÉMENT:
Quatre pages sur la bataille navale du détroit de Corée.
TROISIÈME SUPPLÉMENT:
La reproduction en couleurs, hors texte et remmargée, du tableau d'Albert Guillaume, UN BRIDGE. Ce tableau, en plus de sa haute valeur artistique, présente, pour les dilettantes du jeu de Bridge, l'intérêt tout particulier d'un problème à résoudre. Nous posons ce problème à nos abonnés joueurs de Bridge, d'une façon précise, à la page 10 des feuilles de garde de ce numéro, et nous offrons la peinture originale à celui qui donnera la solution la meilleure.
QUATRIÈME SUPPLÉMENT:
NOTRE NOUVEAU ROMAN
Nous commençons avec ce numéro la publication d'un nouveau roman: CADET OUI-OUI, par Claude Lemaître. Ce récit, original et pittoresque, comportant de très nombreuses illustrations, nous avons renoncé pour lui à la gravure unique et hors texte qui accompagnait nos romans précédents. Le texte de CADET OUI-OUI sera illustré de dessins de Simont dont nous n'avons pas à faire l'éloge: ceux que contient le premier fascicule suffisent à montrer combien l'oeuvre de Claude Lemaître a heureusement inspiré le dessinateur.
On dirait que les Parisiens ont renoncé, pour une semaine, à leurs amusements ordinaires et que brusquement leur curiosité s'est désintéressée de tout. Ne leur parlez point de politique en ce moment; ils ne savent pas ce que c'est et jamais les choses qu'on dit au Palais-Bourbon ne leur ont paru plus vaines et plus obscures. Ils ont oublié déjà les surprises délicieuses de l'exposition de Whistler et les étonnantes ferronneries qu'on leur montre au musée Galbera les laissent indifférents. Voilà presque une semaine que les anecdotes sur Rothschild leur semblent démodées et ce n'est que d'un oeil distrait qu'ils «suivent» ce qui s'imprime au sujet du mariage du kronprinz. Un concours de «balcons fleuris» s'est ouvert lundi dernier: ils l'ignorent; demain la Fête des Fleurs égayera, parfumera le bois de Boulogne: que leur importe? Ils ne vont depuis trois jours que là où ils ont chance de rencontrer leur nouvel hôte, de sourire à ses dix-neuf ans, de l'acclamer. Alphonse XIII est, à cette heure, l'occupation principale et l'unique joie de Paris.
C'est le premier voyage qu'entreprend à l'étranger le jeune roi; et Paris est content--un peu fier aussi--d'être la première grande «station» où Alphonse XIII ait voulu s'arrêter. Paris a des coquetteries charmantes; il me fait penser en ce moment à ces femmes belles et déjà mûres qui ne s'intéressent plus que «maternellement» aux très jeunes gens, mais qui ne sont pas fâchées tout de même qu'un gentil garçon de vingt ans les trouve jolies.
Notre ville a donc revêtu pour ce gala ses plus exquises toilettes de printemps; et jamais je ne l'ai trouvée plus belle, en effet, plus élégamment accueillante et tutélaire avec plus d'esprit.
On racontait ces jours-ci (mais l'anecdote est trop gentille pour être vraie) que la reine Christine, un peu inquiète de voir ainsi s'en aller loin d'elle, pour la première fois, son enfant, avait adressé à M. Loubet une lettre privée où, dans le simple langage d'une maman qui écrit à un papa, elle lui recommandait son fils, exprimait le voeu que tout le monde, chez nous, eût bien soin de lui... Je voudrais que cette lettre-là ait été écrite; elle n'est pas très protocolaire et le «geste» n'est pas de ceux qu'approuve, sans doute, l'étiquette des cours; mais il eût été si naturel et si humain, ce geste-là; il eût exprimé avec tant de vérité les secrètes angoisses dont ces existences royales sont troublées...
Paris n'a point trompé la confiance que cette mère avait mise en lui. Il a fait au roi d'Espagne un accueil dont je suis sûre que son imagination demeurera, pour longtemps, éblouie.
Qui est cet enfant? Vers quelle destinée va-t-il? Je doute qu'aucune chiromancienne ait eu la permission de lire les lignes de sa main; mais Mme Génia Loubow--une spécialiste--a regardé ses traits attentivement et nous renseigne.
Mme Génia Loubow aperçoit, dans la forme du front d'Alphonse XIII, l'indice d'une «intelligence ouverte, active, douée surtout de merveilleuses qualités d'assimilation». Les sourcils, «agréablement conditionnés», lui semblent bien exprimer «quelque versatilité dans les désirs»; mais les yeux, «fort beaux», dénotent, outre «une frémissante et inassouvissable curiosité», la sensibilité d'une âme «presque féminine en sa manière de désirer, de sentir et d'aimer».
Le nez, nous affirme cette dame (et je n'ai nulle raison de douter de sa science), laisse supposer «le goût inné de l'ordre pompeux, de la parade brillante et des chevaleresques aventures»; la bouche décèle une «cordiale bonté» en même temps qu'un penchant aux «plaisirs raffinés» et l'amour du luxe,--de tous les luxes.
Si le menton fait présumer «un inflexible et tranquille autoritarisme» et le sens pratique de la vie, par contre (et voilà de quoi nous rassurer) le cou, «de ligne pure et fière, mais de galbe délicat, dit une absence complète d'agressivité», un penchant à préférer les «solutions pacifiques» aux violentes.
Mme Génia Loubow aperçoit dans le dessin de l'oreille la marque d'une «impétuosité latente et contenue»; mais la chevelure révèle une urbanité infinie et la plus enjouée «bonne grâce...»
Tout cela est excellent, mais c'est autre chose qui m'intrigue. Je n'éprouve aucun besoin d'avoir une opinion personnelle sur la «mentalité» d'Alphonse XIII et rien ne m'intéresse moins que ce que mes voisins pensent de ce jeune roi; ce que je voudrais savoir, c'est ce qu'il pense de nous.
Car nous lui donnons des spectacles qui, sûrement, le bouleversent; et ce qui étonne, et déconcerte, et peut-être tourmente le plus, depuis trois jours, le jugement de ce roi de vingt ans, ce ne sont pas les choses qu'on lui montre (il ne rencontrera, de ce côté, que des raisons de se réjouir et d'admirer); ce sont je suppose, les dessous de ces choses-là.
Roi, il a vu venir à lui, la main tendue, un souriant vieillard qui n'est point roi et que la population de la plus illustre capitale de l'univers semble entourer du même respect et salue des mêmes acclamations que s'il l'était; et peut-être l'idée qu'Alphonse XIII s'était faite du prestige de la dignité monarchique s'est-elle trouvée gênée un peu par cette première constatation... Mais il est vrai que tout aussitôt d'autres spectacles l'ont dû rassurer singulièrement.
On l'avait averti, sans doute, des sentiments professés par la municipalité parisienne à l'égard du principe de gouvernement qu'il représente; et il a dû être délicieusement surpris par la respectueuse cordialité que lui témoignèrent ces jacobins... Il a vu l'Hôtel de Ville; et il a dû observer qu'en aucun de ses palais ne règnent une discipline plus pompeuse, un plus minutieux souci de «l'apparat», une plus parfaite entente des règles suivant lesquelles il convient qu'un monarque en visite soit accueilli et traité...
On lui avait dit aussi, je pense, que l'irréligion sévit cruellement en ce pays-ci; on a même pu lui en fournir quelques preuves douloureuses... Cependant les ministres par qui cette religion est combattue l'ont conduit à Notre-Dame, et il a pu remarquer que, de tous nos monuments, ce n'est pas celui dont ils se montrent le moins fiers. Il a vu ces ministres se mêler durant cette visite à l'imposant cortège des chefs de l'Église; et il a pu se demander si le divorce dont on parle tant est aussi près de s'accomplir que le bruit en court en Espagne.
J'imagine qu'Alphonse XIII n'ignore pas non plus certains vilains traitements dont l'armée de ce pays fut naguère victime de la part d'hommes influents que le prestige militaire agace. Et cependant ce sont ces hommes-là qui le conduisaient hier au camp de Châlons; demain, l'escorteront à Saint-Cyr; après-demain, feront orgueilleusement défiler devant lui, à Vincennes, les troupes de la garnison de Paris. Et voilà encore de quoi troubler un peu cette âme d'étranger...
Après Châlons, Saint-Cyr et Vincennes, il verra Cherbourg. On lui montre aujourd'hui des soldats, on lui montrera des marins tout à l'heure. Est-ce que le bruit n'a pas couru aussi, hors de France, qu'entre certain ministre civil et cette autre armée-là récemment d'inquiétants désaccords ont éclaté? Si le jeune roi n'ignore point ces choses, il ne sera pas peu surpris de constater que la marine, en ce pays, demeure une des institutions dont le prestige rend le plus justement fiers les «radicaux» qui le gouvernent.
Alors le jeune roi, peut-être, interrogera les hommes d'expérience qui l'entourent, leur demandera l'explication de ces spectacles troublants et contradictoires; et, sans doute, il s'en trouvera bien un parmi eux qui le rassurera. Il lui dira:
--Sire, n'ayez pas peur de ce peuple-ci. Faites comme tous les étrangers qui se sont approchés de lui. Aimez-le. La France est un pays que les révolutions amusent, mais qui a l'amour de l'ordre et de la beauté. Et, comme il y a beaucoup d'ordre et beaucoup de beauté dans les traditions dont ce peuple a toujours vécu, il demeure orgueilleux--malgré lui--de son passé et de l'histoire dont il est sorti. Il ne veut plus aller à la messe, mais il aime ses cathédrales; il ne veut plus aller au régiment, mais il acclame le drapeau qui passe; il dit du mal des rois, mais il n'y a pas une ville au monde où les rois en promenade soient plus amoureusement choyés qu'à Paris...
Et le jeune roi continuera de ne pas comprendre; mais pourquoi
comprendrait-il? De plus vieux que lui ne comprennent pas.
Sonia.
Buste de saint Louis (XIV siècle) en bois sculpté plaqué d'argent, surmontant un reliquaire. |
Les grandes reliques: la couronne, un clou et un morceau de la sainte croix, enfermés dans des reliquaires de cristal et d'or fixés sur un crucifix d'olivier. |
ALPHONSE XIII A NOTRE-DAME
Alphonse XIII, «Majesté Catholique», ne pouvait venir à Paris sans visiter Notre-Dame, où, avant lui, s'était arrêté le tsar, souverain d'un pays schismatique, chef même d'une religion schismatique.
L'accueil qui a été fait mardi au jeune souverain par le vénérable cardinal-archevêque de Paris, à la tête de tout le chapitre en habits de choeur, a été d'une imposante solennité.
La basilique est toute remplie des souvenirs des rois de France, ancêtres lointains du roi d'Espagne, et M. l'abbé Pousset, archiprêtre de Notre-Dame, qui était, aux côtés du cardinal Richard, le cicerone désigné d'Alphonse XIII, les évoquait à chaque pas.
Parmi les richesses du trésor de Notre-Dame sur lesquelles on a plus particulièrement attiré l'attention du roi, il est des reliques qu'à l'occasion de cette auguste visite on avait exposées comme aux jours des plus grandes fêtes, où elles sont offertes à la vénération des fidèles. Ce sont les reliques de la Passion, celles qu'on appelle les «grandes reliques», et une relique de saint Louis, aïeul d'Alphonse XIII.
C'est dans le petit choeur, à la chapelle qui occupe l'extrémité de l'abside et qu'éclairent de belles verrières, qu'Alphonse XIII a pu leur rendre ses dévotions.
Les reliques de la Passion avaient été placées sur l'autel que couronne une statue de la Vierge. La relique de saint Louis était sur une petite crédence revêtue de dentelles, à côté de l'autel et un peu en arrière, car la liturgie catholique ne permet pas d'exposer sur le même autel, près de reliques du Christ, des reliques de saints.
Les grandes reliques de Notre-Dame comprennent la couronne du Christ, un des clous de la crucifixion et un morceau de la sainte Croix. La couronne est celle que saint Louis acheta, en 1209, de Baudoin II, empereur d'Orient. Il alla la chercher jusqu'à Sens, la rapporta pieds nus, en robe de bure, et, pour l'abriter, construisit cet admirable reliquaire, la Sainte-Chapelle.
Les trois reliques sont disposées sur une croix de bois d'olivier très simple, qui fut construite sous la Restauration.
La couronne n'est nullement, comme on le dit couramment, une couronne d'épines. C'est une sorte de lien, de fibres de jonc marin assemblées, un bout de licol, peut-être, qui servit à assujettir sur la tête du Christ une poignée d'épines. Elle est enfermée dans un précieux reliquaire de cristal, d'or et d'émaux, et retenue à la croix par une agrafe ciselée. Le clou est enfermé également dans un étui de verre à monture d'or. Il occupe le centre de la croix, entre deux faux clous de vermeil ou d'or. Enfin, la gaine de cristal qui protège le bois de la vraie croix--également acquis par saint Louis de Baudoin II--vient se poser au-dessous de la couronne, retenue dans des armatures d'or. La croix porte-reliquaires est posée elle-même sur un socle très simple, revêtu de velours pourpre.
La relique de saint Louis, sa mâchoire, est exposée dans un reliquaire doré, de style gothique, tout moderne, mais surmonté d'une très belle oeuvre d'art du quatorzième siècle, l'une des plus précieuses que conserve le trésor de Notre-Dame. C'est, un buste du saint roi, le front ceint de la couronne de France, et vêtu d'un manteau fleurdelisé. La physionomie est d'un grand caractère, à la fois grave et douce et très simple.
Le travail est exécuté en lames d'argent repoussées sur une âme de vieux chêne, et relevées de cabochons. Il est superbe, et tout à fait digne du renom que s'étaient acquis nos vieux artisans. C'est un spécimen remarquable de l'art français ancien.
L'arrivée à Paris: le roi monte en voiture. | Le cortège partant de la gare de la porte Dauphine. |
Promenade dans Paris. | Écoutant le discours des étudiants devant le Panthéon. | Promenade dans Paris. |
Attitudes et expressions de physionomie d'Alphonse XIII, d'après des photographies instantanées.
Sortie du Panthéon.
Arrivée à l'Hôtel de Ville.
Les forts de la Halle attendant le roi. | L'arc de triomphe de l'Alimentation. | La muse de l'Alimentation et ses demoiselles d'honneur. |
LE ROI ALPHONSE XIII A PARIS.--La visite à Notre-Dame (31 mai).
Le roi
agenouillé devant les grandes reliques dans le petit choeur (chapelle de
N.-D. de la Compassion).
M. de Villa-Urrutia, ministre des Affaires étrangères.--Phot. Alexandre. Le duc de Sotomayor, grand maître de la Cour.--Phot. Franzen. |
Le général de Bascaran, chef de la maison militaire.--Phot. Nieto. Le duc de Santo-Mauro, gentilhomme de la Chambre.--Phot. Franzen. |
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1. M. Leon y Castillo fils.--2. M. Y. La Torre.--3. M. Douga.--4. M. La Huerta.--5. M. Leon y Castillo, marquis del Muni.--6. M. Douga.--7. Marquis de Viana.--8. H. Riano.--9. M. Echagüe. 10. Comte de Aguera. 11. Marquise del Muni.--12. Mme Riano.
Buste d'Alphonse XII.
AU MINISTÈRE DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES.--Chambre à coucher de S. M. Alphonse XIII.
Vasque fleurie. |
Le vaisseau de la Ville de Paris. |
Vase dit de l'Alhambra. |
(Agrandissement)
AU CAMP DE CHALONS (1er juin).--Sur la crête Niel:
l'artillerie de 75 tire sur la cavalerie et l'infanterie simulées par
des silhouettes. Photographie prise de la tente royal.
(Agrandissement)
L'ARRIVÉE DU ROI ALPHONSE XIII (30 mai).--Vue panoramique
du cortège sur le pont et la place de la Concorde. Photographie prise du
toit du Palais-Bourbon.--Cliché le Deley.
Le tournant du Gendarme et ses abords vus à vol
d'oiseau,--Phot. de M. Bliès.
Le tournant du Gendarme vu de l'extérieur.
Deux vues du tournant de la Baraque.
Descente et tournant dans le village de Rochefort.
Le tournant de la Remise, vu de l'intérieur.
Le tournant de la Remise, vu de l'extérieur.
Le Grand Tournant.
Le baron Alphonse de Rothschild. |
Tombeau de la famille de Rothschild au Père-Lachaise. |
Devant l'hôtel de Rothschild, 19, rue Laffitte: la levée
du corps.
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1. Baron James-Armand de Rothschild.--2. Baron Léopold de Rothschild.--3. M. Maurice Ephrussi.--4. Baron Albert de Rothschild.--5. Baron Leonino.--6. Dr Henri de Rothschild. 7.--Lord Rothschild.--8. Baron Édouard de Rothschild, fils du baron Alphonse.--9. Baron Gustave de Rothschild.
M. Coppolani en conférence avec des chefs indigènes, dans
son cabinet, à Saint Louis du Sénégal.
Parmi les nombreuses missions qui sillonnent actuellement le territoire de notre empire africain, l'une des plus pacifiques, mais non l'une des moins utiles, était celle que M. Roume, gouverneur général de l'Afrique occidentale française, avait confiée, depuis quelques mois déjà, à M. Coppolani, secrétaire des colonies de première classe.
Elle consistait à réorganiser, sous le nom de Mauritanie occidentale, ce qu'on appelait auparavant le protectorat des Maures de la rive droite du Sénégal; en réalité, ces tribus maures échappaient à notre influence et ne permettaient à nos négociants de commercer avec elles que moyennant le payement à leurs chefs, par notre gouvernement, de certains subsides appelés «coutumes».
Le côté précaire de cette situation, qui laissait le champ libre aux pillages fréquemment exercés par ces tribus, n'avait point échappé à M. Roume, qui désirait supprimer les coutumes, mais appointer en échange les chefs chargés désormais de percevoir, à notre profit, les impôts usités en pays musulman. C'est au cours des négociations toutes pacifiques engagées dans ce but avec les Maures du Tagant que M. Coppolani a été tué à bout portant d'un coup de fusil à l'avant-bras droit et à la poitrine, par un groupe de Maures dissidents qui ont fait irruption dans le poste de Tikidja.
M. Coppolani.
--Phot. Pierre Petit.
Les agresseurs ont d'ailleurs été repoussés après une courte lutte qui a coûté aux nôtres deux tirailleurs tués et onze blessés. Le capitaine Frèrejean a pris immédiatement le commandement de la mission en attendant l'arrivée du lieutenant-colonel Montané, chef d'état-major, nommé commissaire de Mauritanie par M. Roume.
L'oeuvre de la mission, qui avait déjà réussi à gagner plusieurs chefs religieux et à créer sept petits postes militaires, ne sera point compromise par la mort de son chef.
Les Trarzas et les Braknas, en effet, avaient déjà été gagnés à notre cause et, seuls, les Edouaïchs restaient à convaincre. Duallata, dans l'Adrar, dernier objectif de la mission, ne sera pas atteint.
Mais il faut surtout déplorer vivement la disparition du fonctionnaire d'avenir qu'était M. Coppolani, arabisant distingué, connaissant à fond le monde de l'islam, homme de décision et d'énergie autant que de prudence.
M. Coppolani conférant en plein air avec les chefs des
Maures Trarzas.
L'artillerie de la mission.
--Photographies communiquées
par la famille de M. Coppolani.
Lettres et Papiers du chancelier comte de Nesselrode (Lahure, 3 volumes à 7 fr. 50 chacun). --Mon Journal pendant la guerre 1870-1871, par la comte d'Haussonville (Calmann-Lévy, 7 fr. 50).
Le comte de Nesselrode.
Guillaume de Nesselrode, père du chancelier, était d'origine allemande. Après avoir servi le saint-empire romain, il vint en France sous le patronage de Choiseul, et se rendit à la cour de Frédéric, où il trouva beaucoup d'honneurs, mais peu d'argent, si bien qu'il la quitta pour se présenter à la grande Catherine. A partir de ce moment, il appartint complètement, ainsi que sa famille, à la Russie, qui lui confia plusieurs missions diplomatiques. Il finit par se retirer à Francfort-sur-le-Mein, par où passaient tant de voyageurs et où affluaient toutes les nouvelles.
C'était un homme instruit, expérimenté bel esprit même, possédant la science de la vie, que Guillaume de Nesselrode. Il écrivait dans un français assez correct et toujours fort piquant. Son fils Charles, qui devait mener, pendant tant d'années, sous Alexandre 1er et sous le grand Nicolas, la politique étrangère de la Russie, s'y prépara de bonne heure, dans les légations et les ambassades. En 1801 et 1802, nous le voyons à Berlin, en sous-ordre, mais examinant les hommes, jugeant les événements et rendant compte de tout à son père Guillaume qui, avec une sagesse souriante et détachée, continue de le guider. De Berlin, à la fin de 1802, il est transféré à la Haye, d'où il observe fort bien tout ce qui se passe en Europe. Pas plus que son père il n'aime Bonaparte, qu'il appelle M. Bonaparte, comme Joséphine Mme Bonaparte. Mais il rend justice aux grandes qualités de l'empereur, à son esprit de décision, à la promptitude de son action, si fort opposés aux lenteurs de l'Autriche et de la Russie. Comme Charles de Nesselrode a habité Berlin, il sait la duplicité qui y règne et combien il faut peu compter sur un concours effectif de la Prusse. Avant Ulm et Austerlitz (1805), le gouvernement prussien tergiverse, promet et ne tient pas. A Vienne, qu'il traverse; à Paris, où nous l'apercevons en 1807 comme secrétaire d'ambassade, Charles de Nesselrode achève de faire ses études de Psychologie des peuples, et de se préparer à sa grande fortune. En 1810, il a l'agrément d'assister au mariage de Napoléon avec Marie-Louise; il s'empare, moyennant finances, de certaines pièces importantes; il se renseigne secrètement sur les vues de Napoléon et sur ce qui se passe dans l'entourage de l'empereur; il loue la modération de Fouché et regrette sa disgrâce (1810); il sent, en 1811, l'orage qui va fondre sur la Russie et surveille, sur le visage même de Napoléon, les marques croissantes de mauvaise humeur. Dans ses lettres à M. de Spéranski il a déposé toutes ses observations. Ce fut dans l'automne de 1811 qu'il quitta Paris d'où il avait envoyé à son gouvernement tous les faits qu'il avait pu recueillir et deviner. Là s'arrête le troisième volume publié par les soins de la famille de Nesselrode.
1870-1871.
M. d'Haussonville fut le confident de M. Thiers. Avec soin il note, au
début de la guerre, ses visites à l'homme d'État et reproduit ses
conversations. Après les premiers désastres, M. Thiers qui les avait
prévus et qui, dès 1866, avant Sadovva, avait marqué les moyens de les
conjurer, était devenu le centre de tout. Républicains, conservateurs,
avaient les yeux sur lui et prenaient ses conseils. Cette situation
unique apparaît vivement dans les souvenirs de M. d'Haussonville. La
pensée politique qui guida M. Thiers, des préliminaires de paix signés,
se dessine déjà dès le mois d'août 1870. Les princes d'Orléans, venant
offrir leurs services et accourant à Paris, le gênent considérablement.
Il les engage au départ. Sa voix prend même, dans la circonstance, un
accent d'irritation fort marqué. Tout ce qui peut amener quelque
division et déranger le terrain d'entente qui lui semble être la
république, M. Thiers fait tout pour l'écarter. Peut-être même, à
l'égard des princes, va-t-il plus loin et n'a-t-il pas à leur endroit
beaucoup de sympathie. Au fond, le siège de M. Thiers est fait, son plan
bien tracé. Tel il est ici, tel nous le verrons, de 1871 à 1873,
luttant, à l'Assemblée nationale, contre la droite et contre tout projet
de restauration monarchique. Bien différent se montre M. d'Haussonville:
il est plein de déférence pour le futur président de la République; il
voit M. Jules Favre, M. Jules Simon, le général Trochu lui-même,
s'attache au gouvernement de la défense nationale, essaye de le
conseiller, le soutient parce qu'il le regarde comme un préservatif
contre la violence et contre l'anarchie, mais reste en même temps dévoué
à ses princes et les voudrait acceptés dans l'armée, ce qui leur serait
utile probablement pour leurs projets ultérieurs. M. d'Haussonville
porte le képi de garde national, se rend aux remparts, assiste aux
scènes du 31 octobre, passe par toutes les espérances, participe à l'âme
commune et illusionnée de la foule. Avec son livre, qui s'arrête à la
fin de janvier 1871, on fait avec sûreté la psychologie de Paris pendant
le siège et, malgré les tristesses du sujet, on ne laisse pas que
d'éprouver une vive satisfaction littéraire à la lecture de ces pages
rapides, élégantes, aiguës par endroits et où s'affirme une belle
conscience d'honnête homme, un peu hautain parfois, mais singulièrement
impartial.
E. Ledrain
Le Chérubin de M. Massenet, qui avait, paraît-il, soulevé des transports d'admiration à Monte-Carlo, a été accueilli avec plus de calme sur la scène de l'Opéra-Comique. L'éminent compositeur de Werther et du Jongleur de Notre-Dame, pour ne parler que de ses grands succès les plus récents, peut mettre au service d'une oeuvre légère, comme l'est la bluette de MM. F. de Croisset et H. Cain, tous les trésors de son imagination spirituelle et ardente, et l'éclat d'une facture brillante, variée à l'infini, il ne parvient pas à donner la sensation de la gaieté. Il est presque inutile de dire que l'interprétation est excellente. Mlle Carré chante avec infiniment de grâce; M. Fugère se montre, comme toujours, artiste accompli. Quant à Mlle Garden, chargée du rôle de Chérubin, elle est espiègle à souhait, et la gentillesse un peu exotique de sa prononciation n'est pas pour nuire à son succès.
L'Opéra-Italien, installé au théâtre Sarah-Bernhardt, va bientôt atteindre le terme fixé à sa brillante carrière. Le succès de la Zaza, de M. Leoncavallo, s'est accentué aux représentations suivantes, et l'on vient d'acclamer le vieux et toujours jeune chef-d'oeuvre de Rossini, le Barbier de Séville, interprété par le célèbre ténor Masini et Mlle Parini. Nous reparlerons de cette représentation.
Le théâtre Trianon a représenté les Vautours, de M. A. Fresquel, une pièce dramatique dont l'intérêt serait plus marqué si elle ne prenait trop souvent le caractère de pamphlet dirigé contre la religion catholique, il était inutile d'imaginer, à la cantonade, je ne sais quel mystérieux personnage chargé de souffler la discorde au sein d'un ménage de braves gens: la Foi suffisait pour creuser un abîme entre le député socialiste Dariot et sa fille, élevée chrétiennement. M. Brausset, Mlle Besson soutiennent avec vaillance cette lutte qui, je l'espère pour le théâtre, se prolongera longuement. A. de L.
La maison de M. Edmond Rostand a Cambo.
La villa Arnage, que M. Edmond Rostand vient de se faire
construire à Cambo pour y résider.--Phot. Ouvrard.
Depuis plusieurs années qu'il a fixé sa résidence à Cambo, sous le bienfaisant climat du pays basque, M. Edmond Rostand habitait, avec sa famille, un des chalets loués aux baigneurs; mais ce n'était là qu'une installation provisoire; tout de suite, l'auteur de Cyrano avait acheté un terrain, ayant formé le projet d'avoir une maison à lui, construite et aménagée à son gré. Ce projet est aujourd'hui réalisé et la confortable maison rêvée s'élève sur la colline, dans un site délicieux, fait à souhait pour le plaisir des yeux et pour l'inspiration du poète.
Un coup de foudre à Paris.
Arbre stigmatisé par la foudre à Paris,
avenue du Maine, le 18 mai 1905.
Phot. de M. Em. Touchet.
Un violent orage s'est abattu sur Paris, vers 3 h. 1/2 du soir, le jeudi 18 mai, au cours duquel un coup de foudre a frappé un arbre de l'avenue du Maine, en face le numéro 199, à l'angle du passage Rimbaut.
La décharge a atteint l'arbre (un orme) à environ cinq mètres du sol et a suivi le tronc, faisant éclater l'écorce, jusqu'à une distance d'un demi-mètre du trottoir où le sillon se termine. Une personne qui a vu le coup de foudre déclare qu'une boule de feu est partie du pied de l'arbre et a sauté jusqu'au milieu de la chaussée, sans doute sur les rails du tramway, excellents conducteurs du fluide.
Comme on le voit sur la photographie ci-dessous, le sillon est très contourné. Il n'entoure pas l'arbre en spirale comme cela arrive souvent, mais est entièrement situé au sud-ouest, au sud et à l'ouest.
Dès le lendemain matin de l'orage, les ouvriers de la Ville de Paris ont arrangé tout le sillon de la foudre, coupant l'écorce régulièrement et passant le tout au goudron pour protéger l'aubier. C'est ce qui explique la régularité de la blessure sur la photographie et les reflets brillants sur la couche de goudron encore fraîche.
A quelques mètres de l'arbre se trouve une maison de six étages dont la toiture, les conduites de descente, les tuyaux d'eau et de gaz constituent des conducteurs parfaits. L'étincelle atmosphérique a préféré l'arbre. La foudre a parfois des caprices bien bizarres!
La proportion des sexes aux États-Unis.
On sait que, chez tous les peuples civilisés, c'est le sexe féminin qui domine. Les naissances masculines sont toujours un peu plus nombreuses que les naissances féminines, mais il meurt plus de petits garçons que de petites filles et, de 15 à 25 ans, le sexe masculin est en minorité. Les victimes que fait la maternité lui rendent ensuite la majorité jusque vers cinquante ans. Finalement, la durée de la vie étant moindre chez l'homme que chez la femme, le sexe féminin finit par dominer. Ceci est la loi classique en démographie. Mais voici que le dernier recensement des États-Unis semble apporter à cette loi un démenti fort grave. Dans la totalité de la nation, on a, en effet, enregistré un excédent de 1.638.621 individus mâles.
Sans doute, dans certains États, il y a un peu moins d'hommes que de femmes: de 47 à 49 pour 100 habitants; mais dans quelques autres, par exemple dans le Wyoming et le Montana, on constate un excès masculin parfois considérable, pouvant aller jusqu'à 63.
Toutefois, cette contradiction avec la loi reconnue n'est peut-être qu'apparente; car il est certain que l'émigration, si importante aux États-Unis, et qui n'y introduit guère que des éléments masculins, est sans doute la cause de cette inversion numérique des sexes.
D'ailleurs, les femmes sont en grand excès dans les villes. Dans 1.861 villes, on compte un excédent de plus de 200.000 femmes.
La mortalité des hommes est, aux États-Unis comme partout, supérieure à celle des femmes, dans la proportion de près d'un septième.
Comment éviter le mal de mer.
Mille méthodes, procédés et remèdes ont été préconisés pour combattre le mal de mer; quelques-uns font un certain bien; mais, de façon générale, pour beaucoup de personnes, le mal de mer reste un mal odieux et inévitable. Il semble toutefois, d'après M. Legrand, médecin principal de la marine en retraite, que la théorie de la thérapeutique du mal de mer la plus ancienne est encore la meilleure; la vieille théorie mécanique de Kéraudren, de la contention des viscères abdominaux. «Immobilisez le ventre», disait notre compatriote il y a soixante-dix ans. Et l'on répète, aujourd'hui: immobilisez le ventre. Le mal de mer serait essentiellement une asphyxie due à la contracture du diaphragme et au retentissement réflexe de celle-ci sur les grandes fonctions. Avant tout, il faut faciliter la respiration, et c'est pourquoi l'air pur du pont convient mieux que l'atmosphère renfermée de la cabine. Mais il faut aussi immobiliser les viscères: autrement ils viennent frapper le diaphragme et le contracturer. Pour éviter ce choc, il faut sangler l'abdomen. C'est du moins la conclusion à laquelle arrive la Ligue contre le mal de mer. Il faut comprimer le tronc, du pubis aux fausses côtes, au moyen d'une bande de flanelle par exemple, large de 10 ou 15 centimètres, longue de 10 ou 15 mètres, avec laquelle on comprime le ventre de bas en haut, 4 ou 5 heures après les repas. Et il est bon de s'être exercé au sanglage avant de s'embarquer.
L'épargne française.
Dans une communication faite à la Société de statistique de Paris, M. A. Neymarck a établi que l'épargne française possède plus de 23 milliards en actions et en obligations des six grandes compagnies de chemins de fer, actions et obligations réparties et morcelées à l'infini. En outre, cette épargne possède un capital de 26 milliards en rente 3% perpétuelle et en rente 3% amortissable. Le même morcellement s'observe dans ce capital, la même diffusion dans les plus petits portefeuilles. 75% des titres des obligations des chemins de fer et des rentes sur l'État sont au nominatif et constituent un placement en quelque sorte définitif.
Une représentation d'«Antigone» à Athènes.
A ATHÈNES.--Une représentation d'"Antigone" en présence
de la reine d'Angleterre dans le Stade panhellénique.--Phot.
Macropoulos.
Au cours de sa récente croisière dans la Méditerranée, la reine Alexandra, qui vient de rentrer en Angleterre, est allée, on le sait, visiter son frère, le roi Georges de Grèce. Pendant son séjour à Athènes, elle eut l'occasion d'assister à une représentation d'Antigone, donnée au Stade panhellénique, où l'annonce de la présence de la très sympathique souveraine avait contribué à attirer une affluence extraordinaire. Ce fut devant une salle comble, si l'on peut ainsi dire du vaste théâtre en plein air, reconstitué sur le modèle antique, que se déroulèrent les péripéties du chef-d'oeuvre de Sophocle, et, si le décor naturel de la scène était merveilleux, tous ces gradins chargés de spectateurs offraient, sous la splendeur du ciel ensoleillé, un immense tableau vivant d'un pittoresque achevé.
EN MER.--Le canot automobile "Camille" retrouvé et
remorqué par un paquebot.
Le Camille, abandonné en course par son équipage à cause de la tempête, fut, depuis, rencontré, errant au gré des flots, le 23 mai au soir, par le paquebot Tafna, qui mit son you-you à l'eau pour lui attacher une remorqua, et c'est ce que montre notre première photographie. Un officier et deux matelots prirent même place à bord du Camille, qui fut ainsi remorqué toute la nuit. Mais, le lendemain, il piquait dangereusement le nez dans la plume et faisait eau. Son équipage provisoire dut remonter à bord du Tafna. Et le Camille fut ainsi abandonné une seconde fois, à 15 milles au sud-ouest de Toulon.
Le centenaire de Méhémet-Ali Pacha.
A ALEXANDRIE.--La statue de Méhémet-Ali
illuminée pour
les fêtes du centenaire.
--Ph. Damadian.
Le 13 mai on a célébré, à Alexandrie, la commémoration solennelle du centenaire de l'avènement du vice-roi d'Égypte, Méhémet-Ali Pacha, mort en 1849. Tout a été mis en oeuvre pour rehausser l'éclat des fêtes organisées à cette occasion: décoration et pavoisement des édifices publics, construction d'un arc de triomphe, etc., et, le soir, l'électricité, apportant aux illuminations son précieux concours, inondait de sa vive clarté la statue équestre de Méhémet-Ali, érigée sur la place des Consuls.
A VENISE.--La salle française à la 6e exposition d'Art
international.
A WASHINGTON.--Garden-party offerte, le 12 mai, par le
président Roosevelt
aux délégués du Congrès des chemins de fer, dans le
parc de la Maison-Blanche.
--Copyright Underwood and Underwood.
La petite ville de Ludwigslust, ne comptant guère plus de 6.000 habitants, n'offre en elle-même rien de bien remarquable; mais elle possède un château historique auquel s'attache actuellement un intérêt particulier, à la veille du mariage de la princesse Cécile de Mecklembourg-Schwerin avec le kronprinz Frédéric-Guillaume. Cette résidence grand-ducale est, en effet, le «home» familial de la future impératrice d'Allemagne: c'est là qu'elle a passé jusqu'à présent la majeure partie de sa vie, aux côtés de son père, Frédéric-François III, mort en 1897; de sa mère, la grande-duchesse Anastasie, cousine de l'empereur de Russie; de son frère, Frédéric-François IV, le grand-duc régnant. Situé près de la route de Berlin à Hambourg, le château de Ludwigslust date du dix-huitième siècle; le caractère de son architecture, le dessin de son parc magnifique, coupé de larges avenues, agrémenté d'étangs, de bassins, de jets d'eau, de cascades, lui ont valu l'appellation assez justifiée de «Versailles du Mecklembourg». Dans les appartements se trouvent de nombreux souvenirs de Guillaume 1er, qui venait fréquemment y visiter sa soeur, la grande-duchesse Alexandrine.
1. La princesse en promenade dans le parc de Ludwigslust. 2. La princesse Cécile de Mecklembourg-Schwerin. 3. Le kronprinz. 4. Le château grand-ducal de Ludwigslust.
Jardy (2e) Cicero (1er) Signorino (3e). "Cicero", le vainqueur, appartenant à lord Rosebery.
(Tout les articles compris sous cette rubrique sont entièrement gratuits.)
On sait combien sont compliquées la comptabilité et, par suite, la marque du jeu de Bridge; on sait aussi quel intérêt ont les joueurs à connaître constamment l'état de la partie, aussi bien du camp adverse que de leur propre camp.
La nouvelle marque de Bridge.
Voici un petit appareil dans lequel le problème semble avoir été résolu d'une manière pratique, par la combinaison du principe de la marque de billard, avec chiffres qu'on entraîne à la main avec les aiguilles d'un double cadran, et de la marque de piquet, avec touches, qu'on lève ou qu'on abat. Sous le nom de Marque Chevalet, l'appareil en question a la forme d'un petit tableau que l'on place en évidence sur la table de jeu; il sert à l'enregistrement des «points et des honneurs» des deux camps et accuse les manches gagnées; la garantie de son exactitude résulte du contrôle incessant et intéressé des joueurs eux-mêmes. D'ailleurs, on recommande de confier le maniement de la marque à un seul joueur, qui inscrit les résultats des deux camps.
Les «points», qui apparaissent en gros chiffres dans les fenêtres ménagées sur la marque, sont indiqués aux yeux exercés par la seule position des aiguilles de commande: celle de gauche, sur le cadran des dizaines; et celle de droite, sur le cadran des unités. Lorsqu'on observe la division de ces cadrans et les petits chiffres qui y sont gravés, on se rend compte que la manoeuvre pour marquer est des plus simples, en poussant chaque aiguille à la position voulue, sans qu'il soit besoin, pour ainsi dire, de regarder.
A la fin de la manche, on reporte les «points» de chaque camp avec les «honneurs» que l'on marque au moyen de touches à ressorts, après quoi, l'on ramène les aiguilles des cadrans à zéro pour la manche suivante. Lorsque la «belle» est jouée, il reste à écrire les comptes individuels des joueurs de la même manière qu'à la fin d'une partie de whist. Cette marque se trouve en vente, simple, au prix de 28 francs; avec touches ivoire, 35 francs, chez M. Lefranc, 109, faubourg du Temple, Paris.
Cet original appareil a été établi pour répondre aux desiderata de la majorité des collectionneurs de cartes postales, gravures, photographies, etc., ainsi que des éditeurs de cartes, soucieux de conserver intactes leurs collections. Il permet de faire passer, sans effort ni fatigue, successivement, sous les yeux des spectateurs, des séries illimitées de gravures, cartes postales, etc. Il possède tous les avantages de l'album sans en avoir les inconvénients.
Au moyen de la glace dont le Polyorama est muni, on obtient des reflets et une animation du plus charmant effet qui donnent à l'oeil une illusion de la réalité. Nos gravures montrent la disposition intérieure de l'appareil. Le tambour-boîte que représente la figure 2 présente, en tournant devant la fenêtre vitrée, la collection de cartes postales qui sont simplement fixées dans des encoches pratiquées dans une bande de papier spécial enroulée sur ce tambour. L'appareil fermant à clef, la collection se trouve ainsi, non seulement à l'abri de la poussière, mais encore du toucher et de toute soustraction possible; il est pourvu d'encoches qui permettent la pose et le changement faciles de tous les objets classés, par séries, si on le désire, verticalement ou horizontalement, sur des tambours-boîtes pouvant recevoir de 120 à 150 cartes et se substituer les uns aux autres, avec plus de facilité même qu'un changement de cylindre ou de disque dans les appareils phonographes. Les boutons actionnant ces tambours de l'extérieur sont fixes ou mobiles, au choix; dans ce dernier cas, une fois retirés, l'appareil ne peut plus fonctionner; le propriétaire, de ce fait, est absolument maître de sa collection.
Le Polyorama peut être actionné par un enfant; c'est un petit meuble élégant et nouveau qui ne déparera aucun salon; il peut se fabriquer, sur demande, dans toutes les dimensions, de manière à recevoir des gravures et estampes de toutes grandeurs, les photographiés de divers formats, les autographes, etc.
Fig. 1.--Le Polyorama Bourguer. |
Fig. 2.--Boîte-tambour interchangeable. |
Les prix de ces appareils varient de 25 à 30 francs, suivant qualités. Les boîtes-tambours interchangeables valent 1 fr. 75 la pièce. Pour renseignements plus complets, s'adresser à M. Chosseler, 10, rue des Dominicains, Nancy.
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Hart was the originator of the Project Gutenberg-tm concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For thirty years, he produced and distributed Project Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our Web site which has the main PG search facility: https://www.gutenberg.org This Web site includes information about Project Gutenberg-tm, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.